L'Egypte a déclaré, dimanche, qu'elle ne tolérerait aucune menace à la sécurité de la Somalie, sur fond de tension avec l'Ethiopie au sujet d'un récent accord maritime entre Addis-Abeba et la région sécessionniste du Somaliland.
"Aucun acteur extérieur ne sera autorisé à menacer le peuple somalien ou à compromettre sa sécurité", a déclaré le président égyptien Abdel-Fattah El-Sisi, lors d'une conférence de presse avec son homologue somalien Hassan Sheikh Mohamud, au Caire.
"Notre soutien à nos frères est inébranlable, et s'ils font appel à nous, nous n'hésiterons pas à agir", a-t-il ajouté.
L'Éthiopie a conclu un accord avec le Somaliland, au début du mois, lui donnant accès à la mer, sans que cette entente n’ait reçu l'approbation du gouvernement central somalien.
La Somalie a rejeté cet accord, le qualifiant d'"illégitime", de menace pour les relations de bon voisinage et de violation de sa souveraineté. Elle a également rappelé son ambassadeur d'Éthiopie après l'annonce de l'accord.
Addis-Abeba a soutenu que sa décision de signer l'accord était justifiée et que celui-ci "n'affectera aucune partie ni aucun pays".
L'accord permet à l'Éthiopie d’accéder à la mer de façon permanente et fiable et de disposer d'un réseau de services maritimes commerciaux dans le golfe d'Aden.
"Nous exprimons notre rejet de l'accord entre l'Éthiopie et le Somaliland et nous ne tolérerons aucune menace pour l'État de Somalie et sa sécurité", a déclaré El-Sisi.
"Il n'est dans l'intérêt d'aucune partie de mettre à l'épreuve la patience de l'Égypte et de menacer ses frères, surtout s'ils ont demandé l'intervention de l'Égypte", a-t-il averti.
L'Éthiopie a perdu ses ports de la mer Rouge au début des années 1990, après la guerre d'indépendance de l'Érythrée, qui a duré de 1961 à 1991.
L’Érythrée a accédé à l'indépendance vis-à-vis de l'Éthiopie en 1991, ce qui a donné naissance à deux nations distinctes. À la suite de cette séparation, l'Éthiopie a perdu son accès direct à la mer Rouge et à ses principaux ports.