Au moins 13 personnes ont été tuées et 20 autres blessées, samedi, dans un attentat perpétré avec un camion rempli d’explosifs lancé sur un checkpoint dans la localité de Beledweyne, dans le centre de la Somalie, a annoncé la police locale, citée par des médias étrangers.
« Nous avons retrouvé les corps de 13 personnes, la plupart des civils qui se trouvaient à côté (…) Environ 20 blessés ont été envoyés dans divers hôpitaux », a déclaré Ahmed Yare Adan, un agent de police cité par « Mediapart ».
Des bâtiments ont été dégradés par l’explosion et des habitants ont été piégés sous les décombres.
Pour l’heure, l’attaque n’a pas été revendiquée, mais son bilan risque de s’alourdir.
L’attentat survient au moment où le gouvernement somalien essuie des revers importants dans sa guerre déclarée contre le mouvement « Al-Shabab ». Mogadiscio a demandé cette semaine à l’Onu un report de trois mois du retrait de troupes de l’Union africaine prévu d’ici fin septembre.
Depuis plus de 15 ans, le gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale, combat l’insurrection du mouvement rebelle « Al-Shabab ». Créé au début de 2004, ce mouvement armé et affilié idéologiquement à Al-Qaïda, a revendiqué de nombreuses opérations terroristes qui ont fait des centaines de morts dans ce pays de la Corne de l’Afrique.
Le président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, avait promis lors de sa première déclaration à la nation après la sanglante attaque d’un hôtel à Mogadiscio ayant fait au moins 21 morts et 117 blessés, « une guerre totale » pour éliminer les rebelles d'al-Shabab.
Des forces gouvernementales avec le concours de milices claniques locales, soutenues par la force de l’Union africaine (Atmis) et des frappes aériennes américaines, poursuivent leurs opérations militaires contre les rebelles d’al-Shabab, au cours desquelles elles ont tué des dizaines de combattants du mouvement et repris le contrôle de plusieurs régions.
En visite dans le centre du pays, Hassan Cheikh Mohamoud avait déclaré le 18 août que les rebelles d’al-Shabab seraient « éliminés de l’ensemble du pays » d’ici la fin de l’année.
Dans une lettre datée du 19 septembre adressée à l’Onu, le conseiller à la sécurité nationale du président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, a indiqué que « si les opérations militaires ont permis de libérer des villes, des villages et des routes d’approvisionnement cruciales », les forces pro-gouvernementales ont subi fin août « plusieurs revers importants », rapporte « Mediapart ».