Le conseil souverain du Soudan a déclaré qu'il prolongerait l'utilisation du poste frontière d'Adre avec le Tchad, considéré comme essentiel par les agences d'aide pour l'acheminement de nourriture et d'autres fournitures dans les zones menacées par la famine dans les régions du Darfour et du Kordofan.
La décision a été prise mercredi.
Les experts ont déterminé au début de l'année que si plus de 25 millions de personnes dans le pays sont confrontées à une faim aiguë, plusieurs parties du pays sont exposées à un risque accru de famine et qu'un camp dans la région du Darfour était déjà en proie à la famine, conséquence de la guerre entre l'armée soudanaise et les forces paramilitaires d'appui rapide (RSF).
Adre, qui avait été fermé en février sur ordre du gouvernement contrôlé par l'armée, a été rouvert pour trois mois en août, jusqu'au 15 novembre, et il n'a pas été précisé si cette période serait prolongée.
Des membres du gouvernement ont protesté contre cette réouverture, affirmant qu'elle permettait aux RSF de livrer des armes.
Toutefois, l'armée soudanaise ne contrôle pas physiquement le poste-frontière, qui se trouve sur le territoire saisi l'année dernière par les paramilitaires, qui contrôlent la majeure partie du Darfour.
Un itinéraire plus efficace
Les organisations humanitaires ont décidé de ne pas ignorer les directives du gouvernement internationalement reconnu et se sont préparées à la fermeture du corridor, considéré comme un itinéraire plus efficace que les livraisons transitant par Port-Soudan, contrôlé par l'armée, ou par le poste-frontière d'al-Tina, plus éloigné.
La réouverture d'Adre en août a coïncidé avec la saison des pluies et la destruction de plusieurs routes et ponts, ce qui a permis à l'aide d'arriver au compte-gouttes dès le début.
Plus de 300 camions transportant des fournitures destinées à plus de 1,3 million de personnes ont depuis lors franchi la frontière soudanaise par Adre, selon Ramesh Rajasingham, responsable de la coordination humanitaire des Nations unies, lors d'un exposé devant le Conseil de sécurité mardi.
Samedi, le Programme alimentaire mondial a fait passer par Adre un convoi de 15 camions transportant de la nourriture et des aliments pour 12 500 personnes dans le camp de Zamzam, frappé par la famine, a déclaré Leni Kinzli, porte-parole, à la presse mardi.