Le président des Comores, Azali Assoumani, a pour la première fois déclaré publiquement qu'il avait l'intention de confier le pouvoir à son fils Nour El Fath lorsqu'il quittera ses fonctions en 2029, confirmant ainsi les accusations de ses détracteurs.
Assoumani, réélu il y a un an, a chargé El Fath de la coordination des affaires gouvernementales et lui a accordé des pouvoirs étendus sur le cabinet.
Evoquant le moment où il quittera le pouvoir, Assoumani a affirmé jeudi lors d'un discours devant ses partisans sur l'île de Mohéli : "Je placerai mon fils pour me remplacer à la tête de l'Etat et du parti".
El Fath n'a pas immédiatement commenté la sortie de son père, mais il a déjà déclaré que les Comores, un groupe de trois îles situées dans l'océan Indien au large de l'Afrique de l'Est, n'étaient pas une monarchie.
Des illusions
Le parti au pouvoir a remporté les élections législatives ce mois-ci, des partis d'opposition ayant boycotté le scrutin ou rejeté les résultats.
"Avec cette déclaration, il n'a fait qu'officialiser ce que nous savions déjà", a réagi Abdallah Mohamed Daoudou, porte-parole de la coalition de l'opposition.
"Mais Azali se fait des illusions, le peuple comorien et les hommes politiques n'accepteront pas l'installation d'un pouvoir dynastique ou d'une monarchie aux Comores", a ajouté Daoudou à Reuters.
Assoumani est arrivé au pouvoir pour la première fois en 1999 à la suite d'un coup d'État et a remporté quatre élections depuis 2002.
Les réformes constitutionnelles de 2018 ont étendu l'obligation de rotation de la présidence entre les trois îles principales de tous les cinq ans à 10 ans.
El Fath ne pourrait donc pas remplacer son père à la fin du mandat présidentiel en 2029, à moins que la constitution ne soit à nouveau modifiée.