Le Cameroun abrite une conférence sur l'intelligence artificielle. Photo : Reuters

Une conférence de trois jours sur les médias africains et l'intelligence artificielle (IA) se déroule actuellement dans la capitale camerounaise, Yaoundé.

"Les médias doivent se transformer, récolter les bénéfices de l'intelligence artificielle et promouvoir l'identité africaine", a déclaré le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, lors de la cérémonie d'ouverture au Palais des congrès lundi.

L'événement, organisé par l'Union africaine de radiodiffusion (AUB), vise à évaluer l'état de préparation des médias africains à l'utilisation de l'IA, à élaborer des stratégies et des recommandations pour son adoption responsable et à promouvoir la collaboration entre les parties prenantes ainsi qu'à plaider en faveur de politiques régionales cohérentes en matière d'IA.

Trois piliers

Laurence Ndong, ministre des technologies de l'information et de la communication du Gabon voisin, a salué la recommandation de l'UNESCO sur l'éthique en matière d'intelligence artificielle.

Elle a dressé un tableau de l'impact de cette technologie sur la pratique du journalisme.

"L'IA dans le domaine du journalisme va beaucoup plus loin que la gestion des fake news. Il existe aujourd'hui des applications qui faciliteront la tâche des journalistes", a-t-elle déclaré.

Mme Ndong a cité l'exemple de la facilitation du travail de traduction. Il existe cependant des défis et des risques, selon elle.

Mme Ndong a indiqué que toute stratégie de numérisation dans un pays repose sur trois piliers, dont l'infrastructure et la gestion des données.

"Sans données, il n'y a pas d'IA", a-t-elle déclaré.

Il ne faut pas avoir peur

Les opportunités, défis et perspectives de l'intelligence artificielle au Cameroun ont également été présentés au public par la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng.

La première journée de la rencontre placée sous le thème "La nouvelle frontière des médias africains : L'intelligence artificielle" a également vu l'intervention d'experts en la matière, d'universitaires, d'hommes politiques, de journalistes et d'autres acteurs de la société civile.

"Nous ne devons pas avoir peur de l'intelligence artificielle, mais plutôt nous organiser pour développer des outils au service de l'Afrique", a déclaré le professeur Jean-Emmanuel Pondi, spécialiste des sciences politiques et des relations internationales, lors de sa leçon inaugurale.

C'est dans cette optique que "le Cameroun s'engage à tirer profit des opportunités offertes par l'intelligence artificielle", a déclaré Li Likeng.

AA