La junte militaire au Burkina Faso a annoncé, samedi soir, la suspension de tous les supports de diffusion du média français ‘’Le Monde’’ après la publication d'un article portant sur une attaque terroriste dans le nord du pays.
''Fidèle à son engagement pour la cause du Burkina et la défense de ses intérêts vitaux, le gouvernement a décidé en toute responsabilité de la suspension de tous les supports de diffusion du journal ''Le Monde'' au Burkina Faso à compter de ce samedi 2 décembre 2023’’, a indiqué le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouedraogo, par voie de communiqué.
En ce sens, le gouvernement de transition du Burkina Faso s'est dit ‘’outré’’ par la publication vendredi 1ᵉʳ décembre 2023 d’un ‘’article tendancieux’’ sur le site du journal Le Monde intitulé : ‘’Au Burkina, la propagande fait rage après l’attaque djihadiste sur Djibo’’.
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Dimanche dernier, un grand nombre de ‘’terroristes’’ ont attaqué la ville de Djibo située dans le Sahel (nord) et une caserne de l'armée burkinabè. Un bilan provisoire communiqué par la télévision nationale et l'agence d'information du Burkina fait état de plus de 400 "terroristes" neutralisés.Le bilan officiel de cette attaque n'a pas encore été communiqué par les autorités burkinabè.
Le porte-parole du gouvernement burkinabè a déclaré que ‘’dans un exercice d’équilibrisme intellectuel, le journal tente de renvoyer dos à dos l’État burkinabè et les hordes de terroristes qui ont attaqué Djibo le 26 novembre dernier, mais cache mal son penchant pour ces Hommes sans foi ni loi qui violent, pillent et tuent d’innocentes populations en légitimant le discours et la propagande terroristes’’.
‘’Contrairement à ce qu’affirme de façon péremptoire le journal "Le Monde", jamais le gouvernement burkinabè ne s’est enfermé dans une logique de propagande dans la guerre que nous menons contre le terrorisme."
"Bien au contraire, il s’est toujours fait le devoir de tenir un langage de vérité aux populations sur la conduite de la lutte contre le terrorisme, et sa communication sur les évènements de Djibo n’a pas dérogé à cette règle d’éthique de la gouvernance’’, a expliqué Jean-Emmanuel Ouedraogo.
Le porte-parole du gouvernement a rappelé la détermination des autorités à lutter pour l'indépendance et la souveraineté du Burkina Faso. Les relations entre Ouagadougou et Paris sont tendues depuis le 30 septembre 2022, date d'arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir.
Le 03 décembre 2022 déjà, le gouvernement burkinabè a décidé, la suspension immédiate, jusqu’à nouvel ordre, de la diffusion des programmes de Radio France Internationale (RFI) sur toute l’étendue du territoire national.Il en est de même pour les médias français France 24 et Jeune Afrique, pour leur traitement de l'information jugé ‘’partisan’’.