Des chassures aux abords du stade de N'zérékoré, dans le sud de la Guinée. Photo : Other

Dans une déclaration publiée mercredi, l'Ordre des avocats de Guinée a exhorté le gouvernement à communiquer le "bilan réel" afin d'éviter toute spéculation.

Des dizaines de personnes, dont plusieurs enfants, ont trouvé la mort dans une bousculade dimanche lors de la finale d'un tournoi de football en hommage au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, dans le stade de N'zérékoré, dans le sud du pays.

Le Barreau exige l'ouverture d'une enquête indépendante pour situer les responsabilités et que toutes les personnes impliquées soient traduites devant le tribunal compétent.

Les autorités ont déclaré qu'elles enquêtaient sur l'incident. Mardi, le ministre de la Justice et des Droits de l'Homme a annoncé avoir donné des insturctions au procureur de la République près la Cour d'appel de Kankan pour faire la lumière sur cette tragédie.

Selon des témoins et les médias locaux, des supporters ont protesté contre un penalty sifflé par l'arbitre et ont jeté des pierres en direction du terrain. Les forces de sécurité ont réagi en tirant des gaz lacrymogènes alors que les supporters envahissaient la pelouse.

Le match a été organisé par l'"Alliance des jeunes leaders de la forêt", un soutien présumé du régime militaire.

Des vidéos ont montré que le stade était rempli. Cissé Lancine, un journaliste sportif local, a estimé qu'il y avait entre 20 000 et 30 000 spectateurs.

Communiqué du Barreau de Guinée

La guerre des chiffres

Le pays observe trois jours de deuil national à la mémoire des victimes de la bousculade meurtrière. Les estimations officielles font état de 56 morts, mais le Collectif des organisations de défense des droits de l'homme de la région de Nzérékore parle d'au moins 135 morts.

Les vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des alignements de corps inertes dans ce qui semble être des centres médicaux.

Plus de 50 personnes sont toujours portées disparues.

Des proches recherchent les disparus. "Je veux le voir maintenant, mort ou vif", a dit à AP Kambaly Kouroumah, à la recherche de son frère adolescent, Adama, à la morgue de la ville de Nzerekore, à 1 000 km de la capitale, Conakry.

Les critiques dénoncent l'incurie de l'organisation et l'usage inconsidéré de lacrymogènes par les services de sécurité.

Des organisations de la société civiles et des partis d'opposition ont pointé du doigt le régime, réclamant une enquête indépendante.

Le président du Conseil national de la transition (CNT) en Guinée, Dansa Kourouma, a accusé certains de tenter "d'exploiter ce moment de tristesse pour régler des comptes, accuser les autorités ou, pire encore, exacerber des divisions communautaires".

Le Barreau de Guinée invite les autorités administratives et politiques à "éviter toute conclusion hâtive sur les causes de ce drame avant les enquêtes, au risque de les influencer".

Il s'est dit disposé à participer à toute commission d'enquête indépendante pour élucider cette tragédie.

TRT Afrika