Le président du Conseil de la nation algérien (sénat), Salah Goudjil, a réagi, ce jeudi, aux critiques émanant de politiques français concernant l'hymne national.
S'exprimant à l'ouverture des travaux d'une séance plénière de la chambre haute du Parlement algérien, le deuxième homme de l'État, selon la hiérarchie institutionnelle en Algérie, a utilisé des mots forts pour répondre à ceux qui entretiennent cette polémique du côté français depuis près d'une semaine.
"Les résidus du colonialisme français existent toujours et ils sont arrivés à commenter notre hymne national", a-t-il lancé.
Moudjahid (maquisard) ayant vécu dans le maquis de la guerre de libération nationale (1954-1962), Salah Goudjil a tenu, par la même occasion, à rappeler la nature du colonialisme français en Algérie.
"La colonisation de l'Algérie par la France était un colonialisme d'extermination, marqué par la violence et l'oppression. Nous ne pouvons pas ignorer ces atrocités, et c'est pourquoi nous continuerons à défendre notre patrimoine et notre histoire", a-t-il déclaré.
Il a souligné que "l'Algérie maintient la tête haute" et que "le mot Algérie continue de résonner avec fierté dans le cœur de son peuple".
Salah Goudjil a également appelé à faire "la distinction entre le peuple français et les résidus du colonialisme français", précisant que "ces derniers nourrissent une haine envers l'Algérie".
L'orateur a dénoncé les réactions du "colonialisme français, ancien, nouveau ou renouvelé", face à l'hymne national algérien.
Selon lui, la colonisation française "avait eu un impact même sur le peuple français", tout en étant "une expérience d'oppression et de souffrance pour l'Algérie."
"Reconnaissance envers le peuple français"
Salah Goudjil n'a pas oublié, dans ce sens, d'exprimer sa reconnaissance envers "le peuple français qui s'est élevé contre le colonialisme et a œuvré pour la justice et l'égalité".
L'Algérie entretient des relations amicales avec la France en tant que Nation, "mais il est crucial de reconnaître les conséquences néfastes du colonialisme. Nous ne généralisons pas nos critiques à l'ensemble du peuple français, mais nous condamnons fermement les vestiges du colonialisme qui persistent et continuent de ternir nos relations", a-t-il martelé.
La déclaration du président du Sénat est la deuxième réaction officielle algérienne aux propos tenus, samedi dernier, par la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sur le contenu du décret signé, le 24 mai dernier, portant sur l'interprétation de l'hymne national algérien, dans sa version complète y compris le couplet citant la France coloniale, lors des cérémonies officielles en présence du président de la République".
Mardi dernier, le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, s'est dit également "surpris" par les commentaires de son homologue françaises. Le ministre algérien a adopté un ton ironique en affirmant que Catherine Colonna "pouvait aussi critiquer la musique de l’hymne national, qui, peut-être, ne lui plait pas non plus".