L'Afrique du Sud va déployer 2 900 soldats dans l'est de la République démocratique du Congo dans le cadre d'une force de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) pour lutter contre les groupes armés, a annoncé le bureau du président.
Les troupes seront déployées jusqu'au 15 décembre 2024 avec un budget d'environ 2 milliards de rands (105,6 millions de dollars), selon un communiqué publié lundi.
Le déploiement des troupes répond à ''l'obligation internationale de l'Afrique du Sud envers la mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) pour soutenir la République démocratique du Congo (RDC)'', a ajouté le communiqué.
L'obligation de fournir des troupes à la mission de la SADC en RDC est supportée par tous les États membres de la SADC, souligne le communiqué.
Les dépenses budgétisées pour l'emploi s'élèvent à un peu plus de 2 milliards d'euros. Ces dépenses n'auront pas d'incidence sur les provisions pour l'entretien régulier et les réparations d'urgence de la force de défense.
Retrait des troupes de l'ONU
Le déploiement ordonné par le président Cyril Ramaphosa intervient sur fond d'affrontements entre les rebelles du M23 et l'armée congolaise dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo.
Le mois dernier, l'armée congolaise a annoncé le début d'une offensive conjointe avec les troupes de la SADC dans l'est du pays, dont le mandat vise principalement les rebelles du M23.
La force de la SADC, qui comprend également des troupes du Malawi et de la Tanzanie, a été déployée alors que le gouvernement de Kinshasa fait pression pour le départ des soldats de la paix de l'ONU qui sont stationnés dans l'est de la République démocratique du Congo depuis 1999.
La SADC, qui compte 16 membres, a approuvé la mission dans l'est de la République démocratique du Congo en mai de l'année dernière.
En décembre, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté en faveur de la demande de Kinshasa d'un retrait progressif de la mission MONUSCO.
Malgré une situation intérieure instable, le gouvernement a demandé pendant des mois un retrait accéléré des forces de maintien de la paix.
Personnes déplacées
Kinshasa considère que la force de l'ONU est inefficace pour protéger les civils des groupes armés et des milices qui sévissent dans l'est de la RDC depuis trois décennies.
Kinshasa a également mis fin au mandat d'une force régionale d'Afrique de l'Est qu'elle accuse de ne pas s'attaquer à la violence des rebelles.
Les troupes d'Afrique australe devraient prendre le relais des forces qui se retirent pour poursuivre la longue bataille contre les multiples groupes rebelles.
Plus de six millions de personnes ont été déplacées par des décennies de violence en RDC. Des milliers d'entre elles vivent actuellement dans des camps dans les deux provinces les plus touchées de l'est de la RDC, le Nord-Kivu et l'Ituri.