Les garde-côtes tunisiens ont déclaré avoir récupéré environ 210 corps de réfugiés et de migrants de moins de deux semaines qui se sont échoués sur le littoral central du pays d'Afrique du Nord, dans un contexte d'augmentation constante des migrations.
Les examens préliminaires des corps ont indiqué que les réfugiés étaient originaires d'Afrique subsaharienne, selon Houssemeddine Jebabli, de la Garde nationale.
Le nombre de corps retrouvés a été annoncé vendredi.
Sur les 210 cadavres de migrants retrouvés en 10 jours à partir du 18 avril, environ 70 ont été récupérés sur les plages de l'est de Sfax, des îles voisines de Kerkennah et de Mahdia, selon le procureur Faouzi Masmoudi, qui supervise les questions de migration.
Ces trois régions sont les points de départ de la plupart des tentatives de migration vers la côte italienne, y compris vers l'île isolée de Lampedusa, a-t-il ajouté.
Le nombre croissant de migrants réfugiés morts a submergé la morgue de l'hôpital Habib Bourguiba de Sfax, dont la capacité est de 30 à 40 corps.
Difficultés à trouver des lieux d'inhumation
Afin d'alléger la pression sur les hôpitaux, les autorités locales s'efforcent d'accélérer l'enterrement des victimes après avoir procédé à des tests ADN et à une éventuelle identification par les proches, a indiqué M. Masmoudi.
Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux [FTDES], une organisation non gouvernementale spécialisée dans les questions de migration, a déclaré que les autorités locales s'étaient engagées l'année dernière à créer un cimetière spécial pour les migrants, "au motif qu'ils ne sont pas musulmans".
Mais M. Amor a déclaré que ce cimetière n'était toujours pas prêt, d'où la difficulté de trouver des lieux d'inhumation.
Suite à la visite en début de semaine de la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, le ministère tunisien des affaires étrangères a déclaré dans un communiqué jeudi que la Tunisie et l'Union européenne avaient convenu de promouvoir le retour volontaire des réfugiés et des migrants subsahariens dans leur pays d'origine.
Au cours de son séjour, la fonctionnaire européenne a rencontré le ministre tunisien des affaires étrangères, Nabil Ammar, le ministre de l'intérieur, Kamel Feki, et le ministre des affaires sociales, Malek Ezzahi.
La migration des réfugiés vers l'Europe est en hausse, atteignant un pic de 189 620 en 2022, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
C'est le chiffre le plus élevé depuis 2016, lorsque près de 400 000 personnes ont quitté leur pays, et un an après que plus d'un million de personnes, principalement des Syriens fuyant la guerre, ont cherché refuge en 2015.
Pour de nombreux Africains subsahariens, qui n'ont pas besoin de visa pour se rendre en Tunisie, ce pays d'Afrique du Nord sert de tremplin vers l'Europe, tandis que d'autres viennent de Libye, qui partage une frontière avec la Tunisie.