Le Ministère public de la Confédération (MPC) a déposé mardi une plainte contre l'ancien ministre algérien de la défense, Khaled Nezzar, pour des crimes contre l'humanité qui auraient été commis pendant la guerre civile en Algérie, entre 1992 et 1994.
Le ministère public a inculpé M. Nezzar, âgé de 85 ans, devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, dans le canton suisse du Tessin, pour des crimes contre l'humanité commis entre 1992 et 1994 pendant la guerre civile en Algérie, a indiqué le ministère public dans un communiqué publié sur son site Internet.
Selon les accusations, Nezzar a violé le droit international de la guerre et a commis des crimes contre l'humanité en violation des Conventions de Genève.
Dans l'acte d'accusation, il est allégué qu'il a sciemment et volontairement au moins approuvé, coordonné et encouragé la torture et "d'autres traitements cruels, inhumains ou dégradants", des violations de l'intégrité physique et psychologique, des détentions et des condamnations arbitraires, et des exécutions.
Nezzar, ancien général militaire, est devenu ministre de la défense de l'Algérie en juillet 1990. Après la victoire électorale du Front islamique du salut en 1991, il a fait partie des principaux généraux qui ont décidé de déposer le président de l'époque, Chadli Bendjedid, et d'annuler les élections, ce qui a marqué le début de la guerre civile algérienne.
Le 19 octobre 2011, TRIAL International, une organisation non gouvernementale qui lutte contre l'impunité des crimes internationaux et soutient les victimes dans leur quête de justice, a déposé une plainte pénale contre M. Nezzar, entamant ainsi une bataille juridique de près de 12 ans.
Bien que l'état de santé de M. Nezzar se soit détérioré, l'ONG a déclaré, dans un communiqué publié sur son site web, que son décès entraînerait probablement la fin du procès.
Il vivrait actuellement dans sa ville natale de Seriana, dans la province algérienne de Batna.