Le ministère de la Justice de la République démocratique du Congo a annoncé mardi qu'il avait demandé à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye d'enquêter sur les crimes présumés commis par le groupe rebelle M23 dans la province du Nord-Kivu, à l'est du pays.
Le gouvernement souhaite que la CPI enquête, poursuive et sanctionne les rebelles du M23 ainsi que d'autres auteurs "d'actes criminels de violation grave du droit international humanitaire et des droits de l'homme commis entre 2022 et 2023 sur le sol congolais".
Ces propos sont rapporté par la chaîne nationale congolaise RTNC, qui cite la ministre de la Justice, Rose Mutombo, qui a soumis la demande officielle au Bureau du procureur de la CPI.
En saisissant la CPI, les autorités congolaises souhaitent que la Cour " diligente une enquête aux fins de poursuivre et de sanctionner les éléments du groupe rebelle M23 qui massacrent les populations civiles dans l'est du pays et qui pillent systématiquement et à grande échelle ses ressources naturelles ", précise le communiqué.
Selon l'ONU, plus de 500 000 personnes ont fui leur domicile depuis la résurgence du M23 en novembre 2021.
Les combats ont aggravé les tensions entre le Rwanda et le gouvernement voisin de la République démocratique du Congo.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir le groupe rebelle, ce que le Rwanda nie catégoriquement.
Le procureur général de la CPI, Karim Khan, est attendu en République démocratique du Congo du 28 au 31 mai, où il se rendra dans la partie Est du pays en proie à des conflits.
La CPI a reconnu Bosco Ntaganda, chef de guerre congolais, coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité et l'a condamné à 30 ans de prison en 2019 pour des meurtres, des viols et d'autres atrocités commis en Ituri, dans l'Est de la République démocratique du Congo, en 2002-2003, alors qu'il était chef militaire de la milice de l'Union des patriotes congolais (UPC).