Le procureur général de la Cour pénale internationale enquête de toute urgence sur des allégations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité dans la ville d'al-Fashir, au Darfour, qui est devenue un nouveau front entre l'armée soudanaise et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).
Dans une déclaration vidéo publiée mardi, le procureur Karim Khan a déclaré que la CPI menait une enquête active sur d'éventuels crimes d'atrocité commis actuellement au Darfour.
"Je suis extrêmement préoccupé par les allégations de crimes internationaux de grande ampleur commis à l'heure où nous parlons à Al-Fashir et dans ses environs", a indiqué M. Khan, ajoutant que son bureau enquêtait sur ces allégations "de toute urgence".
Ses enquêteurs ont pris connaissance "d'allégations crédibles concernant ce qui semble être des attaques à motivation ethnique contre la population civile, un recours généralisé au viol et des attaques contre des hôpitaux", a-t-il ajouté.
M. Khan a demandé à toute personne disposant d'éventuelles preuves, de matériel vidéo ou audio de les soumettre à son bureau.
Al-Fashir, dans la région du Darfour, au nord-ouest du Soudan, abrite plus de 1,8 million d'habitants et de personnes déplacées. Il s'agit du dernier front d'une guerre entre l'armée soudanaise et les forces de sécurité soudanaises, qui a débuté en avril 2023.
La CPI peut lancer des poursuites pour élucider les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité, le génocide et, dans certains cas, le crime d'agression s'ils sont commis sur le territoire de l'un des 124 États membres de la Cour ou par des ressortissants des pays membres de la CPI. Elle peut également être saisie par le Conseil de sécurité des Nations unies, comme ce fut le cas pour le Darfour en 2005.
En janvier de cette année, le procureur de la CPI a annoncé au Conseil de sécurité des Nations unies qu'il pensait que des crimes de guerre étaient commis au Darfour par les troupes gouvernementales et les paramilitaires du RSF à El Geneina.