Kigali "prend note" de l'intention de Londres de mettre fin à l'accord controversé sur les émigrés

Kigali "prend note" de l'intention de Londres de mettre fin à l'accord controversé sur les émigrés

Le Rwanda soutient avoir "pleinement respecté" sa part de l'accord, y compris en ce qui concerne les finances.
Le président rwandais Paul Kagame. Photo : Reuters

Le Rwanda a indiqué lundi avoir "pris note" de l'intention du Royaume-Uni de mettre fin à un accord migratoire controversé conclu entre Kigali et la Grande-Bretagne, qui visait à dissuader les demandeurs d'asile de traverser la Manche à bord de petites embarcations pour venir s'installer au Royaume-Uni.

Le Rwanda et le précédent gouvernement conservateur britannique ont signé un accord en avril 2022 pour faciliter le transfert de certains émigrés arrivant clandestinement au Royaume-Uni à travers la Manche vers le Rwanda, en vue de l'examen de leur demande d'asile.

Lors sa première conférence de presse, le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a toutefois indiqué qu'il ne poursuivrait pas la politique du précédent gouvernement consistant à expulser les demandeurs d'asile vers le Rwanda.

Des artifices

"Je ne suis pas prêt à continuer avec des artifices qui n'ont pas d'effet dissuasif", a déclaré Keir Starmer, en faisant référence à l'accord.

Dans un communiqué, le Rwanda a indiqué avoir pleinement respecté sa part de l'accord.

"Le Rwanda a pleinement respecté sa part de responsabilité dans l'accord, y compris sur le plan financier. Nous restons déterminés à trouver des solutions à la crise mondiale des migrations, notamment en offrant la sécurité, la dignité et des opportunités aux réfugiés et aux migrants qui viennent dans notre pays", indique le bureau du porte-parole du gouvernement rwandais dans un communiqué.

Des émigrés clandestins dans une file d'attente à Lampedusa, en Italie, le 16 septembre 2023. Photo : AA/Image d'illustration

Projet illégal

La Grande-Bretagne a proposé un investissement initial de 120 millions de livres (153,6 millions de dollars) pour faciliter la mise en œuvre de l'accord quinquennal.

Cependant, l'accord a fait l'objet de litiges juridiques en Grande-Bretagne. La Cour suprême a statué que le projet était illégal.

En avril de cette année, les législateurs britanniques sortants ont adopté le projet de loi sur la sécurité du Rwanda, ouvrant ainsi la voie à son entrée en vigueur, malgré les inquiétudes croissantes des partis d'opposition et des organisations caritatives représentant les demandeurs d'asile.

Le Rwanda, un pays sûr

"Le Rwanda est un pays ouvert et accueillant pour les personnes en quête de sécurité et de refuge", a rassuré en novembre dernier la porte-parole du gouvernement, après que la justice britannique a bloqué le plan de Londres de transférer des demandeurs d'asile au Rwanda.

"Nous offrons un foyer aux gens. Nous sommes à l'aise avec cela et nous n'aurions jamais conclu ce partenariat si nous n'étions pas sûrs de pouvoir offrir aux gens un endroit où il fait bon vivre", a déclaré à TRT Afrika, Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, ajoutant que "le Rwanda est l'un des pays les plus sûrs au monde".

TRT Afrika et agences