Les autorités n'ont jamais communiqué de bilan officiel sur cette journée de mobilisation, qui a été marquée par la prise d'assaut du Parlement par des manifestants. La police a alors ouvert le feu sur la foule.
Samedi, l'ONG Human Rights Watch a affirmé avoir recensé au moins 31 morts dans plusieurs villes du pays.
L'organisme officiel de protection des droits humains (KNHRC) a fait état de 22 personnes tuées. Le Groupe de travail de réformes de la police, regroupement d'ONG locales dont la branche kényane d'Amnesty International, a affirmé avoir dénombré 23 morts.
Samedi, quelques centaines de personnes - majoritairement des jeunes - se sont rassemblées en leur mémoire dans le parc Uhuru, dans le centre de Nairobi, après un appel sur les réseaux sociaux.
Après avoir chanté et allumé des bougies, elles se sont lancées dans une marche spontanée, brandissant notamment le drapeau noir-rouge-vert du Kenya et scandant "Stop killing us, we are peaceful" ("Arrêtez de nous tuer, nous sommes pacifiques") ou "Rest in Power" (variante de la formule "Rest in Peace", "repose en paix").
Le petit cortège a gagné l'hôpital Kenyatta, où sont soignés certains blessés, avant de retourner dans le centre d'affaires (CBD) où il a déambulé avec pour slogans "Ruto Must go" ("Ruto doit partir") et "Tuesday Holiday" ("mardi jour férié"), en référence à la prochaine journée de mobilisation prévue mardi.
Les manifestants se sont dispersés dans le calme en fin d'après-midi.
Après la journée meurtrière du 25 juin, le président William Ruto a annoncé retirer le projet de budget 2024-25 prévoyant des hausses de taxes, à l'origine de la contestation.
Mais le mouvement, qui mobilise fortement la jeunesse, a catalysé un mécontentement plus large de la population contre la politique du gouvernement.
Elu en août 2022 en promettant de défendre les plus modestes, le président Ruto a depuis pris des mesures d'austérité, créé et augmenté plusieurs impôts et taxes qui ont durement frappé le pouvoir d'achat des Kényans.