Le président tunisien Kaïs Saïed /image AA

Le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré qu’Israël était "incapable de faire face à la résistance palestinienne" dans la bande de Gaza, "n’a obtenu aucun résultat sur le terrain", par conséquent "il a eu recours aux assassinats".

Le 2 janvier, Salah Al-Arouri, chef adjoint du bureau politique du Hamas, et six autres cadres du mouvement ont été assassinés. Un drone israélien a lancé trois missiles sur un siège du Hamas dans la banlieue sud de Beyrouth, selon un communiqué libanais.

Lors d'une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar au Palais de Carthage mercredi, Saïed a ajouté : "La guerre d'extermination qui se poursuit sous les yeux du monde ne vise pas une faction ou un mouvement, mais vise plutôt l'existence de tout un peuple", lit-on dans le communiqué de la Présidence tunisienne.

Depuis trois mois, l'armée israélienne mène une guerre dévastatrice contre Gaza, qui a fait jusqu'à mercredi 22 313 morts, 57 296 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, des destructions massives d'infrastructures et une catastrophe humanitaire sans précédent, selon des sources palestiniennes et onusiennes.

Et Saïed d'ajouter : "Mais l’entité sioniste (Israël) ne sera en mesure de réaliser aucun résultat sur le terrain, et après avoir été incapable d’affronter la résistance sur le terrain, elle (s’est appuyée) sur les assassinats, ce qu’elle fait d'ailleurs depuis longtemps".

Il a poursuivi : " Les preuves des assassinats sont abondantes et bien connues. Des gangs sionistes ont assassiné le comte Bernadotte, médiateur de l'ONU, à l'hôtel King David à Jérusalem en 1948, en raison de sa position sur le conflit qui a éclaté entre les Palestiniens et le mouvement sioniste.

L’organisation "Argon", dirigée par Menachem Begin (devenu Premier ministre), et l’organisation "Stern", dirigée par Yitzhak Shamir (devenu également Premier ministre), ont tué le médiateur international suédois.

Comte Bernadotte... Le médiateur international était-il un terroriste lui aussi ?! De plus, les autorités d'occupation sionistes n'ont pas hésité à arrêter Mgr Capucin puis à l'exiler en raison de son soutien au peuple palestinien... Bernadotte ou Capucin appartenaient-ils à un mouvement terroriste ?!".

Le chef de l'Etat tunisien a souligné que "les crimes d'assassinat en dehors de la Palestine colonisée sont presque innombrables, citant notamment le meurtre des dirigeants Kamal Adwan, Kamal Nasser et Abu Youssef al-Najjar en 1973, l'assassinat d'Abu Hassan Salama en 1979, au Liban, l'assassinat de Khalil al-Wazir Abu Jihad en Tunisie en 1988".

"De même, rappelons l'assassinat de Ghassan Kanafani, membre du bureau politique du Front populaire de libération de la Palestine et de son porte-parole, et d'Abu Iyad Salah Khalaf (membre du Comité central du mouvement Fatah) en Tunisie, et Muhammad Al-Zawari (le Hamas a déclaré qu'il était l'un de ses ingénieurs) également à Sfax (à l'est de la Tunisie), en plus d'un grand nombre de dirigeants et de guérilleros dans de nombreuses capitales du monde", a-t-il détaillé.

Jusqu'à présent, le gouvernement de Benjamin Netanyahu n'a fait aucun commentaire sur l'assassinat d'al-Arouri ni sur les réactions qui ont suivi l'affaire.

AA