Manifestation des Chagossiens en 2016 contre le gouvernement britannique, pour le respect des droits de l'homme et contre l'expulsion forcée des habitants de l'île de Diego Garcia. (Photo : Getty Images)

Le Premier ministre de l'île Maurice Navin Ramgoolam a dit mardi être parvenu à un nouvel accord "prêt à être signé" avec le Royaume-Uni sur le contrôle des îles Chagos, archipel stratégique de l'océan Indien, mais attendre l'avis de l'administration Trump sur ce texte remanié.

Londres, qui a gardé le contrôle des Chagos après l'indépendance de Maurice dans les années 1960, est resté plus prudent sur le sujet. "Une fois un accord trouvé", il sera soumis au vote du parlement britannique et Washington sera consulté, a-t-on indiqué à Downing Street.

En octobre dernier, la Grande-Bretagne avait conclu avec l'île Maurice un accord prévoyant de lui restituer les Chagos à condition qu'une base militaire américano-britannique y soit maintenue sur la plus grande île, Diego Garcia.

Arrivé au pouvoir en novembre, Ramgoolam a remis en cause l'accord, qui n'avait pas encore été ratifié, et rouvert les discussions pour obtenir de meilleures conditions.

Mi-janvier, en pleines négociations, le Royaume-Uni a fait savoir qu'il consulterait l'administration du président américain Donald Trump avant de finaliser l'accord, qualifié de "menace sérieuse" pour la sécurité des États-Unis par Marco Rubio avant sa prise de fonction comme secrétaire d'Etat.

"Nous sommes parvenus à un accord prêt à être signé avec la Grande-Bretagne concernant les Chagos", a déclaré M. Ramgoolam mardi devant le Parlement en réponse à une interpellation de l'opposition.

Il a affirmé avoir eu gain de cause sur la question de la souveraineté de Maurice sur tout l'archipel, y compris Diego Garcia, "le plus gros problème" dans les négociations, selon lui.

"Il fallait que ce soit sans ambiguïté, sans dilution, que nous ayons une pleine souveraineté (...) Ce n'était pas dans l'accord précédent, mais a été pris en compte dans le nouvel accord conclu avec la Grande-Bretagne", a-t-il dit, sans plus de précisions.

Londres n'a pas confirmé qu'un accord avait été conclu. "Une fois un accord trouvé, les détails du traité seront soumis à l'examen des deux chambres (du Parlement britannique) pour une ratification selon la procédure habituelle", a déclaré dans la journée à la presse un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer.

Il a répété que la Grande-Bretagne consulterait la nouvelle administration Trump pour lui donner la possibilité "d'examiner l'accord dans son intégralité". Il a aussi redit la détermination de Londres à obtenir des garanties d'une protection solide de la base américano-britannique contre les "influences malveillantes".

Ramgoolam a aussi réitéré son intention d'attendre l'avis de l'administration Trump. "Comme nous l'avons toujours dit et répété, à plusieurs reprises, le président Trump n'est pas un loup. Laissez-le voir si l'accord est bon ou mauvais", a-t-il dit.

AFP