Pour ces primaires, les délégués du Nouveau Parti patriotique (NPP) devront choisir entre quatre aspirants candidats. Mahamudu Bawumia, vice-président du pays depuis 2017 et ancien vice-gouverneur de la Banque centrale, s'affiche comme le grand favori de cette désignation interne.
"Je représente la meilleure chance du NPP pour gagner l'élection de 2024", a-t-il assuré lors d'un point presse jeudi. "Je m'engage à préserver l'unité du parti et à rassembler tout le monde", a défendu le candidat qui se considère "plus populaire auprès du peuple que des élites".
Son principal adversaire, l'actuel député de la circonscription d'Assin Central, Kennedy Agyapong, met lui aussi cet argument en avant. Son porte-parole, William Kusi, a affirmé jeudi à l'AFP être "confiant en la victoire de samedi". "Nous comptons sur 70% des votes, nous avons le peuple avec nous", a-t-il ajouté.
Pour le Dr Kwame Asah-Asante, enseignant en science politique à l'Université du Ghana, la bataille est serrée et se joue "entre Bawumia et Agyapong". "Tous deux ont des chances de l'emporter", estime-t-il.
Face à eux, l'ex-ministre de l'Agriculture Owusu Afriyie Akoto et l'ancien député Francis Addai-Nimoh font figure d'outsiders.
Crise économique
"Les sondages semblent donner Bawumia vainqueur", analyse auprès de l'AFP Kwasi Amakye-Boateng, professeur à la Kwame Nkrumah University of Science and Technology. "Mais il ne doit pas trop s'en enorgueillir. S'il représente le parti en 2024, il devra rendre des comptes sur l'état de l'économie du pays et cela ne sera pas facile", tempère-t-il.
Grand producteur de cacao et d'or, le Ghana possède également des réserves de gaz et de pétrole, mais la charge de sa dette a explosé, comme dans d'autres pays d'Afrique subsaharienne, sous l'impact notamment de la pandémie de Covid-19 et du conflit ukrainien.
La crise économique actuelle est la plus grave qu'ait connue le pays depuis des décennies, voyant l'inflation augmenter de 40% sur un an. Début octobre, des centaines de membres de l'opposition avaient manifesté dans les rues de la capitale pour protester contre l a crise économique et la gestion du gouvernement.
Le président Nana Akufo-Addo, élu en 2017 sous les couleurs du NPP et dont les deux mandats successifs autorisés par la Constitution touchent à leur fin, a été contraint de se tourner l'année dernière vers le FMI, afin de repousser le spectre d'un défaut de paiement évoqué par certains économistes. Il a ainsi passé un accord avec l'institution financière sur 3 milliards de dollars.
Le candidat qu'élira le NPP samedi affrontera en 2024 l'opposant John Dramani Mahama, 64 ans, ancien président de 2012 à 2017, qui été choisi en mai pour porter à nouveau les couleurs de son parti, le Congrès national démocratique (NDC).
Depuis l'entrée du pays dans le multipartisme en 1992, les alternances politiques se sont faites pacifiquement au Ghana.