Sylvia Bongo, vêtue d’un jeans bleu et d’un haut capuche orange, a été conduite à la prison centrale à 1h du matin.

Par

Jean-Rovys Dabany

Sylvia Bongo, inculpée le 28 septembre dernier notamment pour « falsification » de la signature de l’ex-président de la République, « faux et usage de faux », a été incarcérée cette nuit à la prison centrale de Libreville, a appris le correspondant local de TRT Afrika, auprès du parquet.

Au terme d’une confrontation qui a duré 13 heures entre son ancien allié et directeur de Cabinet de son époux, Sylvia Bongo, vêtue d’un jeans bleu et d’un haut capuche orange, a été conduite à la prison centrale à 1h du matin.

Brice Laccruche a été libéré par la junte militaire après 5 années en détention. Il était accusé par la justice à cette époque d’avoir détourné des fonds publics, mais avant sa condamnation, l’ancien directeur de Cabinet de l’ex-Chef d’État avait affirmé que les ordres de décaissements venaient de Mme Bongo. Ce que cette dernière avait nié.

Très affaibli par plusieurs années de détention, Brice Laccruche-Alihanga, Bible à la main pendant cette confrontation, a fait des révélations “troublantes” à l’endroit de l’ex-Première Dame, l’accusant de l’avoir spolié. Ses révélations ont été faites par l’intermédiaire de ses avocats, Anges Kevin Nzigou et Henri-Charles Gey Bekalé.

En revanche, Sylvia Bongo a affirmé que les biens recensés en son nom et repris à Laccruche, lui auraient été remis en 2018 par son époux après l’accident vasculaire cérébral (AVC) dont il a été victime.

Des images “insoutenables” de l’ancien directeur Cabinet du président déchu ont circulé toute la journée de mercredi sur les réseaux sociaux. Ces images montraient les deux accusés assis face à face dans une salle d’audience avec leurs avocats.

Brice Laccruche-Alihanga, Bible à la main pendant cette confrontation

La session s’est tenue au sein de l’École nationale de la magistrature, connue pour abriter un tribunal axé sur les enquêtes de corruption, une initiative datant de 2017.

Depuis la prise de pouvoir par les militaires, plusieurs anciens cadres et hauts fonctionnaires ont été incarcérés à la prison de Libreville.

Les premiers à être arrêtés la nuit de la prise du pouvoir par les militaires sont notamment Nouredin Bongo, fils d’Ali Bongo, Jessy Ella Ekogha, Ian Ngoulou, tous poursuivis pour détournements massifs des fonds publics et corrompus.

Certains anciens membres du gouvernement, notamment l’ancien ministre du pétrole, Vincent de Paul Massassa et Léon Armel Bounda Balonzi ont été placés en détention, d’autres font encore l’objet d’enquête.

TRT Afrika