Le leader du coup d'État qui a renversé le président gabonais Ali Bongo s'adressera pour la première fois à la nation en tant que président par intérim lundi, à l'issue d'une cérémonie de prestation de serment qui semble consolider la mainmise des militaires sur le pouvoir.
Lors du huitième coup d'État en trois ans en Afrique occidentale et centrale, des officiers militaires dirigés par le général Brice Oligui Nguema ont pris le pouvoir le 30 août, quelques minutes après l'annonce de la victoire de M. Bongo pour un troisième mandat à l’issue de la présidentielle - un résultat qu'ils ont annulé et qu'ils ont jugé non crédible.
Le général Oligui Nguema, que les officiers ont depuis désigné comme leur chef officiel, prête serment en tant que président de transition à 10 heures GMT et il prononcera dans la foulée un discours à la télévision nationale.
Le coup d'État, qui a mis fin à la dynastie de 56 ans de la famille Bongo, a attiré des foules en liesse dans les rues de la capitale Libreville, mais a été condamné à l'étranger.
Retour rapide à l'ordre constitutionnel
Les dirigeants de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) doivent se réunir lundi pour discuter de leur réaction à l'éviction. La semaine dernière, ils ont exhorté les partenaires des Nations unies et de l'Union africaine à soutenir un retour rapide à l'ordre constitutionnel.
Le régime militaire n'a pas encore indiqué combien de temps elle envisageait de rester au pouvoir. Vendredi, le général Oligui Nguema a déclaré qu'il procéderait "rapidement mais sûrement", tout en mettant en garde contre le fait qu'une trop grande précipitation pourrait conduire à des élections manquant de crédibilité.
Le principal groupe d'opposition du Gabon, Alternance 2023, qui affirme être le vainqueur légitime de l'élection du 26 août, a appelé la communauté internationale à encourager les militaires à rendre le pouvoir aux civils.
Des opposants dont des membres d'Alternance 2023 ont rencontré le général Oligui Nguema dimanche pour des entretiens, a déclaré à Reuters une source de l'alliance, sans donner plus de détails.
M. Bongo est toujours assigné à résidence. Il a été élu en 2009, succédant à son défunt père, arrivé au pouvoir en 1967.
Les opposants estiment que la famille n'a pas fait assez pour partager les richesses pétrolières et minières du Gabon avec les 2,3 millions d'habitants du pays.