Par Kudra Maliro
Salime Mdere, vice-président de l'Assemblée d'État de l'île de Mayotte, territoire français d'outre-mer, a appelé au meurtre de migrants de la nation insulaire d'Afrique de l'Est, les Comores, par des agents des forces de l'ordre.
"Sa déclaration prône la haine et ne correspond nullement au fonction qu’il occupe. Nous aimerions renforcer le vivre ensemble mais aussi la collaboration entre les deux pays" déclare Monsieur Houmed Msaidie le porte-parole du gouvernement comorien, à TRT Afrika.
Réagissant sur la chaîne de télévision publique France 1 au plan du gouvernement français d'expulser des migrants en situation irrégulière sur l'île de l'océan Indien, Salime Mdere a qualifié les Comoriens qui ont résisté à l'opération d'expulsion de “terroristes”.
Il suggère que certains d'entre eux soient “tués si nécessaire’’ pour décourager d'autres éventuels candidats à la migration irrégulière.
Mdere a déclaré : "Je n'accepte pas la caractérisation de ces (migrants comoriens) comme des jeunes ou des enfants. Ce sont des criminels, des terroristes voyous".
"Je pèse mes mots, certains d'entre eux devraient être tués si nécessaire. Si nous n'en tuons pas un, d'autres seront enhardis et certains voudront tuer la police", a ajouté Mdere, arguant que la police pourrait tuer les migrants en légitime défense.
La loi française stipule qu'un fonctionnaire qui tient des propos provocateurs, menaçants ou hostiles dans un espace public encourt une peine de trois à cinq ans de prison ainsi qu’une amende pouvant aller à près de 50 000 dollars (45 000 euros).
‘’Environ 80% des comoriens qui se rendent à Mayotte ne font que transiter par là car ce pays est plus pauvre que nous. Leur destination finale, c’est Paris, Marseille, la Réunion et ailleurs. Leur but c’est d'aller en France car ce pays nous a colonisé pendant plus de 150 ans. Ils sont partis avec nos richesses’’ explique M. Msaidie.
Carlos Martens Bilongo, député français d'origine africaine, a également réagi à la déclaration de Mdere, soulignant qu'il appelait de sang-froid au meurtre à la télévision.
Démolitions de bidonvilles
Le tribunal judiciaire de Mamoudzou, la capitale de l'île de Mayotte, a temporairement suspendu l'opération française d'expulsion des migrants, connue sur l'île sous le nom d'opération Wuambushu.
Le tribunal local a ordonné mardi la suspension de toutes les opérations françaises impliquant la démolition de bidonvilles sur l'île, au motif qu'elles étaient "illégales et compromettrait la sécurité des habitants".
Les démolitions des bidonvilles faisaient partie du plan d'expulsion des migrants. Quelque 1 800 membres des forces de sécurité françaises ont été déployés pour l'opération, dont des centaines envoyées de Paris.
Alors que la décision du tribunal a suspendu la première étape des démolitions, le gouverneur régional Thierry Suquet a déclaré avoir fait appel de la décision, ajoutant que les opérations reprendront dans les prochains jours.
D'autre part, la décision de l'île de Mayotte d'expulser les migrants en situation irrégulière et de les rapatrier aux Comores a été rejetée par les autorités de ce pays d'Afrique de l'Est.
Le gouvernement de la nation insulaire avait annoncé qu'elle n'utiliserait pas les navires transportant des migrants à acoster dans ses ports, rejetant le plan de Paris d'y envoyer jusqu'à 20 000 migrants irréguliers dans les deux mois.
‘’Je vous rappelle qu’il n’y a pas de migrants comoriens à Mayotte car Mayotte appartient à part entière au Comores. Mais à cause de leur puissance, ils occupent notre territoire…On ne va pas se battre contre la France car nous n’avons pas des bombes atomiques ni d’armes d’assaut.”
“Les puissants d’aujourd’hui ne seront pas ceux de demain. Historiquement, nous avons raison et historiquement nous allons gagner cette guerre’’ ajoute Monsieur Houmed Msaidie.
''La France prone le respect des droits humains donc je ne crois pas qu'elle devrait autoriser ce genres d'actions. Ce serait une honte pour la République Française'' conlu-t-il.