"Quand l'industrie minière va atteindre le niveau qu'on veut, ça va dépasser la contribution du secteur pétrolier" en perte de vitesse mais dont le pays est encore dépendant (33% des exportations et 4% du PIB en 2023), a déclaré le ministre, de passage à Paris.
"Il a fallu du temps mais on est en train de passer de pays à potentiel à pays minier", a-t-il ajouté.
A l'horizon 2027, le pays nourrit l'ambition de "lancer quinze projets miniers", a-t-il dit, précisant que trois d'entre eux ont connu "démarrage effectif" fin 2023 et devraient entrer en production en 2025: la mine de fer de Kribi-Lobé (sud), les gisements de fer de Bipindi-Grand Zambi (sud), et de Mbalam-Nabeba (sud-est).
Ce dernier, le plus important avec des réserves de 887 millions de tonnes de fer prouvées, se trouve à cheval sur le Cameroun et le Congo et son développement comprend la construction d'une voie ferrée de près de 600 km reliant le port de Kribi.
Mbalam-Nabeba doit représenter à terme le cinquième pôle mondial de production de fer et permettre d'exporter 35 millions de tonnes de fer par an.
Il est porté par un consortium chinois, la compagnie Bestway Finance Limited, mais a pris du retard en raison d'un litige opposant l'Etat du Cameroun à la junior minière australienne Sundance Resources, initialement en charge de son développement.
"Le déblocage de la situation est en cours", a affirmé le ministre Calistus Gentry, qui a pour objectif de voir "les premiers bateaux chargés de fer quitter le port de Kribi" d'ici "le premier trimestre 2025".
Outre le fer, le Cameroun mise sur l'exploitation d'autres ressources minières (diamant, or, bauxite et cobalt notamment) pour développer son économie et s'est doté d'un nouveau code minier en 2023.
ONGs, Banque mondiale et experts du secteur minier réclament toutefois davantage de transparence depuis plusieurs années.
L'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) a suspendu le pays en mars du fait notamment "de progrès insuffisants dans l'engagement de la société civile et de contraintes imposées par le gouvernement sur la liberté d'expression et la liberté d'association".