La Chine a appelé, ce jeudi, à un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza, qualifiant de "honte pour la civilisation" la guerre israélienne à Gaza qui entre dans son sixième mois malgré les efforts des médiateurs pour parvenir à une trêve.
Réunis au Caire, les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte espèrent arracher, sans succès jusqu'à présent, un accord sur une pause dans les combats avant le ramadan, mois sacré du jeûne musulman, qui commence en début de semaine prochaine.
La guerre israélienne contre la bande de Gaza a provoqué, depuis le 7 octobre 2023, une crise humanitaire sans précédent dans l’enclave palestinienne où 2,2 des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine.
"Le fait qu'aujourd'hui, au XXIe siècle, cette catastrophe humanitaire ne puisse être arrêtée est une tragédie humaine ; plus encore, c'est une honte pour la civilisation", a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, lors d'une conférence de presse à Pékin.
Répétant le soutien de son pays à une "pleine" adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU, M. Wang a de nouveau demandé un "cessez-le-feu immédiat" dans le territoire assiégé et cible de frappes israéliennes incessantes.
Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé, ce jeudi, que de nouvelles frappes y avaient fait 81 morts dans la nuit.
Depuis dimanche, une délégation du Hamas discute dans la capitale égyptienne avec des représentants américains, égyptiens et qataris - mais sans présence israélienne - d'une possible trêve de six semaines.
Celle-ci serait associée à une libération d'otages enlevés le 7 octobre et toujours retenus à Gaza en échange de Palestiniens incarcérés par Israël, ainsi qu'à l'entrée d'une aide accrue dans le territoire palestinien.
"Cette horreur doit cesser maintenant”
Principal allié d'Israël, les Etats-Unis font pression pour qu'un accord soit conclu avant ramadan, estimant que la balle est dans le camp du Hamas, tout en réclamant des Israéliens qu'ils laissent entrer davantage d'aide.
Avant tout accord, le Hamas réclame un cessez-le-feu définitif, un retrait des troupes israéliennes de Gaza, la reconstruction du territoire et le retour des centaines de milliers de civils déplacés par la guerre dans leurs foyers.
Israël rejette ces conditions et assure que ses opérations militaires se poursuivront jusqu'à l'élimination du Hamas.
Selon des médias, Israël demande au Hamas de lui fournir une liste précise des otages, mais le mouvement islamiste dit ignorer "qui est vivant ou mort" parmi eux.
"Cette horreur doit cesser maintenant. Un cessez-le-feu humanitaire ne peut pas attendre", a déclaré le chef de l'ONU, Antonio Guterres, mercredi sur le réseau X après avoir reçu des familles de victimes palestiniennes.
Le Conseil de sécurité doit une nouvelle fois se réunir ce jeudi à huis clos pour discuter de la situation.