"La plupart des troupes comprennent qu'il s'agit d'un cirque, que les Russes ne sont pas partis. Ils sont toujours à leurs positions", observe Nazar, 26 ans, un soldat barbu garé dans une station-service, sur une route dans la zone de Bakhmout.
La ville de Bakhmout, dans le Donbass, a été pendant plusieurs mois l'épicentre des violents combats entre forces ukrainiennes et celles du groupe Wagner, menées par leur chef tempétueux, Evguéni Prigojine.
Les hostilités avec les troupes de Kiev continuent dans cette ville, prise en mai par les combattants de l'homme d'affaires, qui a ensuite rendu le contrôle de la zone à l'armée russe régulière.
L'armée ukrainienne y mène même depuis plusieurs semaines une contre-offensive, progressant légèrement sur les flancs, en même temps qu'elle tente de percer les défenses russes sur le front Sud, à plusieurs centaines de kilomètres.
Accentuer la pression sur Moscou
Le président ukrainien Zelensky s'est entretenu dimanche séparément au téléphone avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau et avec ses homologue américain Joe Biden et polonais Andrzej Duda, ont annoncé les services des quatre dirigeants.
Selon la Maison-Blanche, l’entretien entre les deux présidents a notamment porté sur les "récents évènements en Russie", où le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, a défié pendant 24 heures le Kremlin.
La contre-offensive menée par l'armée ukrainienne et le soutien militaire, économique et humanitaire aux autorités de Kiev ont aussi été discutés.
Selon la présidence ukrainienne, Zelensky a appelé ses interlocuteurs à accentuer la pression sur la Russie et à fournir à son armée davantage d'armes à longue portée pour frapper les bases russes à l'arrière du front.
Il a également fait part de l'inquiétude de Kiev quant au risque d'un acte de "terrorisme" russe visant la centrale nucléaire de Zaporijjia.
Entre vendredi soir et samedi soir, le chef du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes combattent aux côtés de l'armée régulière russe en Ukraine, a mené une rébellion armée sur le sol russe qui avait pour but de faire tomber le commandement militaire avec qui il est en conflit ouvert depuis plusieurs mois.
Mais après un accord inattendu passé samedi soir entre M. Prigojine et le Kremlin, avec le président bélarusse Alexandre Loukachenko comme intermédiaire, l'homme d'affaires a annoncé la fin de son opération, laissant nombre de questions en suspens.
Plus de 17.000 soldats ukrainiens formés par Londres
Plus de 17.000 nouveaux soldats ukrainiens ont été formés en un an dans le cadre d’un programme de soutien britannique à Kiev face à l'invasion par la Russie, a annoncé lundi la Défense britannique.
Le programme, destiné à des recrues qui n'avaient pas ou peu d'expérience militaire, consiste à fournir une formation d'au moins cinq semaines, comprenant la manipulation des armes, les premiers secours, la loi de la guerre, les tactiques de patrouille et un entraînement en milieu rural.
Il a été mis en oeuvre par le Royaume-Uni, ainsi que les armées de neuf autres pays: Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Norvège, Finlande, Suède, Danemark, Lituanie et Pays-Bas.
"La détermination et la résilience des recrues ukrainiennes qui arrivent sur le sol britannique, de tous milieux, pour s'entraîner aux côtés de nos forces britanniques et internationales suscite l'humilité", a déclaré le ministre britannique de la Défense Ben Wallace.