Donald Trump a martelé samedi qu'il souhaitait "récupérer" le montant de l'aide fournie à l'Ukraine depuis le début de la guerre contre la Russie, sur le point d'entrer dans sa quatrième année dans un contexte de détente entre Washington et Moscou.
Car depuis l'entretien téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, le locataire de la Maison Blanche a complètement renversé la position des États-Unis à propos du conflit en Ukraine, reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité des autorités ukrainiennes et qualifiant même Volodymyr Zelensky de "dictateur".
"On demande des terres rares et du pétrole, n'importe quoi qu'on puisse obtenir", a lancé encore samedi le président américain au grand rassemblement annuel des conservateurs, près de Washington.
"Ils veulent nous soutirer 500 milliards" de dollars, a de son côté accusé, le même jour, auprès de l'Agence France-Presse une source ukrainienne proche du dossier, assurant que l'Ukraine avait proposé "des modifications et de manière constructive" au projet d'accord sur les minerais soumis par Washington.
Zelensky comprend que la signature d'un tel document est "cruciale", a quant à lui simplement commenté l'émissaire américain Keith Kellogg, qui vient de se rendre à Kiev.
Projet de résolution
Car sur le terrain, la situation reste difficile pour l'Ukraine, très dépendante de l'aide occidentale face à l'armée russe, qui progresse ces derniers mois dans l'Est.
Une attaque russe à l'aide de trois bombes guidées à Kostiantynivka, un important bastion ukrainien dans l'est, a fait samedi un mort, une femme, dans un immeuble d'habitation, selon les autorités.
La capitale Kiev a été touchée dans la nuit de samedi par une attaque qui a fait des dégâts dans plusieurs quartiers, sans victime constatée dans l'immédiat.
Tandis que l'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire du conflit, Washington a proposé un projet de résolution qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de ce pays.
"Une bonne idée", a réagi l'ambassadeur de Russie aux Nations unies Vassili Nebenzia.
Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les États membres de l'ONU à voter cette nouvelle résolution "historique" afin de "tracer un chemin vers la paix", cependant que Donald Trump a jugé que l'Ukraine n'avait "aucune carte en main" et que la présence de Volodymyr Zelensky à des négociations avec la Russie n'était "pas importante".
Des "garanties de sécurité"
Désarçonnés par le soudain dialogue américano-russe sur l'Ukraine, la plupart des pays européens cherchent à s'y opposer, craignant que Donald Trump ne mette fin à la guerre à des conditions favorables à Moscou sans fournir de garanties de sécurité à Kiev et à l'Europe.
C'est le moment de "serrer la vis contre la Russie de Poutine", a plaidé le chef de la diplomatie britannique David Lammy, annonçant que Londres dévoilerait lundi un "important train de sanctions" contre Moscou.
L'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution à l'ONU qui insiste sur la nécessité de "redoubler" d'efforts diplomatiques pour que le conflit se termine "cette année" et réitère les précédentes demandes de l'Assemblée générale d'un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes.