Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé, samedi, que sa visite en France était encore "d’actualité", après plusieurs reports.
"La présidence française devrait bientôt nous communiquer le programme de la visite, qui est toujours d'actualité", a-t-il affirmé.
La visite de Tebboune en France était prévue pour le mois de mai, avant d'être reportée à la deuxième quinzaine de juin, mais elle a finalement été reportée une deuxième fois sans que la nouvelle date ait été officiellement annoncée.
L'annonce de la visite de Tebboune avait été accompagnée de tensions entre les deux pays, en raison de plusieurs dossiers liés au passé colonial, à l'immigration et à d'autres questions.
Si elle a lieu, ce sera la première visite de Tebboune en France depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2019, et les deux parties comptent sur sa tenue pour remettre les relations sur les rails après une série de remous.
Le président algérien a, sur un autre registre, renouvelé les réserves de son pays quant à "l'option militaire pour résoudre la crise nigérienne", soulignant que l'Algérie "a déclaré son opposition au coup d'État militaire et a appelé au retour de la légitimité constitutionnelle."
Il a ajouté que l'Algérie "appelle à régler les problèmes de la meilleure manière", en allusion aux voies diplomatiques.
Tebboune a affirmé la disponibilité de son pays à contribuer au règlement de la crise nigérienne. Alger a informé, hier, le Nigeria de son rejet du recours à la force contre les auteurs du coup d'État militaire.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s'est entretenu avec Baba Gana Kingibe, envoyé spécial du président nigérian, indique un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.
Le communiqué précise que Kingibe est arrivé en Algérie avec un message écrit adressé au président Tebboune par son homologue nigérian, Bola Ahmed Tinubu, président en exercice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Attaf "a souligné la nécessité d'activer toutes les voies et ressources diplomatiques et d'éviter l'option du recours à la force (contre les putschistes), qui ne peut que compliquer, aggraver et rendre la situation dangereuse pour le Niger et l'ensemble de la région", indique le communiqué.
Le 26 juillet, le chef de la Garde présidentielle nigérienne, le général Abdurrahman Tchiani, a pris la tête d'un coup d'État militaire qui a renversé le président Bazoum, détenu depuis lors au palais présidentiel. Ce coup d'État a été vivement condamné par la communauté internationale, qui a appelé au retour au pouvoir du premier président démocratiquement élu du pays.
Jusqu'à vendredi, toutes les tentatives des instances africaines et internationales pour négocier avec les putschistes la libération de Bazoum et son retour au pouvoir ont échoué, alors que des organismes internationaux de premier plan ont insisté sur le fait qu'une intervention militaire occidentale ne contribuerait pas à trouver une solution à la crise qui règne dans le pays.