Nicolas Sarkozy - Photo: Reuters

L'ancien président français Nicolas Sarkozy a exprimé sa préoccupation face à la situation politique issue des élections législatives anticipées des 30 juillet et 7 juillet en France.

Soulignant la gravité des crises politiques, sociales et financières qui menacent le pays, Nicolas Sarkozy a jugé impératif que la droite, notamment Les Républicains (LR), "assume" la responsabilité de gouverner.

Dans un entretien accordé au Figaro, l'ancien chef d'État français a estimé que son pays est dans une position critique, en grande partie due à l'absence prolongée d'un gouvernement opérationnel depuis le 7 juillet.

Sarkozy a insisté sur la nécessité d'un sursaut de la classe politique et a affirmé que "les forces politiques de gouvernement" doivent "se hisser au-dessus des intérêts partisans" pour éviter une crise plus profonde.

L'ancien chef de l'État a critiqué l'idée d'une coalition avec La France Insoumise (LFI) qu'il qualifie d'"extrême-gauche" et accuse de vouloir "un coup d'État" plutôt qu'une alternance démocratique.

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Sarkozy a également suggéré que la droite doit œuvrer à la nomination d'un premier ministre issu de ses rangs, rejetant toute option qui ne refléterait pas les valeurs de la majorité des Français.

En effet, l'ancien président français estime que "la France est de droite, sans doute comme elle ne l'a jamais été".

Sarkozy a également mentionné l'importance de la sécurité et de la gestion économique, insistant sur le fait que la droite doit prendre des décisions difficiles, telles que la réduction du nombre de fonctionnaires, pour stabiliser le budget national. Il a mis en garde contre les risques d'une crise budgétaire imminente, exacerbée par l'inaction politique.

En conclusion, Nicolas Sarkozy appelle à un dépassement des clivages partisans pour former un gouvernement capable de répondre aux enjeux actuels et de redresser la France. "C'est l'intérêt supérieur de la Nation qui le commande", a-t-il déclaré, en invitant les forces politiques "responsables" à prendre les rênes du pays.

Pour rappel, le Président français Emmanuel Macron a écarté, lundi, la formation d'un gouvernement soutenu par le Nouveau Front Populaire (NFP) après une série de consultations avec les responsables des partis et les présidents des chambres parlementaires.

Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron a engagé "un nouveau cycle de consultations" dès mardi, avec pour objectif de trouver une issue acceptable à cette crise politique inédite sous la Vᵉ République.

Les consultations entre le chef d'État français et les dirigeants des groupes politiques avaient débuté vendredi 23 août, soit 47 jours après le second tour des élections législatives anticipées.

Ces échanges ont marqué la première étape d'une série de discussions visant à établir une coalition stable, nécessaire pour la gouvernance du pays après des élections législatives marquées par une absence de majorité absolue, selon une déclaration de l'Élysée à Anadolu.

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"Le verdict des urnes contraint tout le monde à changer de logique et à rentrer dans une logique de coalition", selon la Présidence française.

Lors des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, la coalition du NFP (gauche) a réuni le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale, avec 72 députés LFI (La France Insoumise), 66 députés socialistes et apparentés, 38 députés pour le groupe Écologiste et social, 17 députés GDR (Gauche démocrate et républicaine), soit un total de 193 sièges sur 577.

La coalition présidentielle se positionne en deuxième force politique de l’Assemblée nationale avec 99 députés Ensemble pour la République, 36 députés Les Démocrates, 31 députés Horizons & Indépendants, soit un total de 166 sièges.

Le RN et ses alliés, pourtant largement vainqueurs du premier tour des législatives, arrivent en troisième position avec 126 députés affiliés au groupe RN et 16 députés du groupe À Droite, présidé par Éric Ciotti, soit un total de 142 sièges.

Les centristes du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) occupent 21 sièges, tandis que la Droite républicaine recense 47 sièges.

AA