Mort de Nahel: Macron appelle les parents à la responsabilité et accuse les réseaux sociaux / Photo: Reuters

Dans une déclaration depuis la place Beauvau où il a convoqué une cellule interministérielle de crise, le chef de l’Etat a souligné que "c’est la responsabilité des parents de les garder au domicile" et qu’il "est important pour la quiétude de tous, que la responsabilité parentale puisse pleinement s'exercer".

Il assure qu’un "un tiers des interpellés de la nuit dernière sont des jeunes, parfois des très jeunes" et accuse "les plateformes et les réseaux sociaux" de jouer "un rôle considérable dans les mouvements des derniers jours".

Citant notamment Snapchat et Tiktok, le président de la République indique que le gouvernement va réclamer "l'identité de celles et ceux qui utilisent ces réseaux sociaux pour appeler au désordre ou pour exacerber la violence".

"Il y a une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent, que nous déplorons tous, alors que la période devrait être au recueillement et au respect" a-t-il déclaré au lendemain d’une troisième nuit d’émeutes particulièrement violente.

Si plusieurs "événements festifs et rassemblements" sont annulés dans les départements les plus touchés, le dispositif de sécurité va être à nouveau adapté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

La Première Ministre Élisabeth Borne dévoilera dans l’après-midi, de nouvelles mesures plus générales pour tenter d’endiguer les violences.

Interruption des bus et tramways

La circulation des bus et des tramways sera interrompue tous les soirs à 21 heures dès de ce vendredi soir, et jusqu'à nouvel ordre, en Île-de-France, après une troisième nuit consécutive de violences urbaines en France, dans le contexte de la colère suite au meurtre du jeune Nahel par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine) mardi.

Cette décision est prise par mesure de sécurité, en concertation avec la préfecture de police de Paris, selon Île-de-France Mobilités.

Pour rappel, 12 bus ont été incendiés la nuit dernière au centre de bus d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Présent sur les lieux, ce vendredi matin, le ministre des Transports Clément Beaune, accompagné de l'ex-Premier ministre Jean Castex, désormais président de la RATP, a exprimé son "indignation".

"Quand on voit nos services publics qui sont touchés, ça ne peut ajouter que l'injustice à l'injustice et la colère à la colère", a-t-il estimé.

Marseille

Dans un contexte similaire, la préfète de police des Bouches-du-Rhône a annoncé la suspension de tous les réseaux de transport en commun à Marseille à partir de 19 heures (UTC+2), selon l'information rapportée par Le Monde.

Cette décision est intervenue après une réunion avec le maire de la ville, Benoît Payan, des représentants de la Métropole Aix-Marseille-Provence, du Réseau de transports métropolitains (RTM) et des fédérations de commerçants, rapporte le journal, précisant que la préfète Frédérique Camilleri a interdit vendredi toute manifestation dans le centre de Marseille, après une nuit émaillée d’incidents.

Par ailleurs, le port et le transport d’artifices ou de "tout objet susceptible d’être utilisé comme une arme par destination" sera également interdit par un arrêté. Le journal La Provence rapporte que deux policiers hors service ont été pris pour cible dans le 1ᵉʳ arrondissement, passés à tabac et blessés sérieusement.

Lyon

Dans la région lyonnaise, la circulation des transports en commun sera progressivement suspendue ce soir à partir de 20 heures (UTC+2) selon Le Monde, citant une source proche du Sytral, le syndicat des transports de l’agglomération de Lyon. "Toutes les lignes de bus et trams seront mises à l’arrêt. Le métro restera ouvert, sauf la station Hôtel-de-Ville", rapporte le journal.

875 interpellations dans toute la France

La France a connu une troisième nuit d'affilée de violences qui ont touché l’ensemble des départements, dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé que 875 interpellations ont eu lieu durant cette nuit, dont 408 à Paris et dans les départements limitrophes et que 249 policiers et gendarmes ont été blessés dans l'ensemble du pays. Au total, 40.000 membres des forces de l'ordre ont été mobilisées sur le territoire hexagonal, dont 5.000 à Paris.

Par voie d'un message publié sur les réseaux sociaux, l'Amicale de la Police nationale a dénoncé de nombreuses violences, ainsi qu'un grand nombre d'incendies et de dégradations de biens dans l'ensemble de l'Hexagone.

Dans la matinée, la première ministre Élisabeth Borne a fait savoir qu’aucune option n’était écartée et que "toutes les hypothèses sont sur la table" pour obtenir le "retour à l’ordre républicain".

Si le chef de l’Etat venait à le juger nécessaire, l’Etat d’urgence pourrait être rapidement décrété.

TRT Afrika et agences