Le Sénat français a entaché sa réputation en accueillant des personnalités liées au PKK/YPG et en leur "décernant une médaille d'honneur", a déclaré le ministère turc de la défense nationale.
"L'accueil des représentants de l'organisation terroriste sanglante PKK/YPG au sein du parlement de la France, membre de l'OTAN, jette une ombre sur sa respectabilité", a déclaré le ministère mardi.
Cette déclaration intervient un jour après que le ministère turc des affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de France Hervé Magro pour condamner fermement l'événement de samedi.
Pierre Laurent, vice-président du Sénat français, a annoncé samedi sur Twitter qu'il avait accueilli la semaine dernière une délégation du nord-est de la Syrie pour discuter de la situation dans la région.
Les autorités turques ont également adressé une protestation diplomatique à M. Magro et réitéré les attentes d'Ankara en matière de solidarité de la part de ses alliés de l'OTAN dans sa lutte contre le terrorisme.
Les attaques du PKK/PYD/YPG et du soi-disant SDF contre la Turquie et les Syriens, ainsi que leurs "activités séparatistes et déstabilisatrices" dans la région ont été portées à l'attention de M. Magro, ont indiqué des sources diplomatiques turques.
"Cette décision va à l'encontre de l'esprit de l'alliance et affaiblit la lutte de l'OTAN contre le terrorisme", a déclaré le ministère, ajoutant que les forces turques poursuivraient leur combat contre toutes les organisations terroristes.
Ankara attend des autorités françaises qu'elles n'accordent pas de crédit aux efforts qui confèrent une légitimité internationale aux affiliés du PKK/YPG en Syrie.
La France se range du côté du PKK en Syrie
Le président du parlement turc, Mustafa Sentop, a déclaré lundi qu'il n'était "pas surprenant, même si c'est très grave" que le Sénat français accueille des membres du PKK.
"Nous avons déjà été témoins du fait que la France établit des relations avec des organisations terroristes, en particulier Daesh, ouvertement ou secrètement, quand cela l'arrange.
"En tant que président du Parlement, je dois dire que le fait que le parlement d'un pays accueille des membres d'une organisation terroriste affaiblit la réputation de cette institution", a déclaré M. Sentop sur Twitter.
La Turquie attend de la France qu'elle agisse conformément à la loi, à l'humanité et aux exigences d'un État moderne et fiable, qui a montré au monde entier, d'une main parlementaire, qu'il se rangeait "ouvertement" du côté des extensions du PKK en Syrie, a-t-il ajouté.
Au cours de sa campagne de violence de plus de 35 ans contre la Turquie, le PKK - inscrit sur la liste des organisations terroristes par la Turquie, les États-Unis et l'UE - a été accusé d'être responsable de la mort de plus de 40 000 personnes, y compris des femmes, des enfants et des nourrissons.