La Russie a qualifié, ce mercredi, les projets américains de construire un port temporaire au large de la bande de Gaza pour acheminer l'aide humanitaire de "danse sur les os".
Répondant à une question d'Anadolu lors d'une conférence de presse à Moscou, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a interrogé le sérieux des initiatives visant à construire des infrastructures dans une région déchirée par la guerre.
"Ce sont des danses sur les os, qui se moquent des gens, parce que maintenant, alors que des civils y meurent chaque jour, nous devons parler de leur destin, et non de quelques projets futurs illusoires qui ont avant tout besoin de paix pour être mis en œuvre, sinon nous comprenons parfaitement comment tout cela va se terminer", a fustigé Zakharova.
Washington s'oppose à un cessez-le feu
"Quand un pays ne veut même pas entendre - je parle maintenant des États-Unis d'Amérique - formuler un appel à un cessez-le-feu, comment pouvons-nous traiter les initiatives visant à construire des infrastructures civiles là où ils ne veulent pas de cessez-le-feu ?", a interrogé la porte-parole de la diplomatie russe.
Le président américain Joe Biden a annoncé dans la journée du lundi le projet d'installer un port temporaire au large de Gaza pour acheminer l'aide humanitaire aux Palestiniens affamés par le siège israélien.
Israël mène une offensive militaire meurtrière sur la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle l'attaque transfrontalière menée par le groupe palestinien Hamas aurait fait près de 1 200 morts israéliens.
Depuis cette date, plus de 31 272 Palestiniens, dont la plupart sont des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza, et plus de 73 024 autres blessés sur fond de destructions massives et de pénuries de produits de première nécessité.
Paralyser l'entrée des aides
Israël a également imposé un siège qui a paralysé l'entrée des aides dans l'enclave palestinienne, causant une famine à la population gazaouie, et en particulier à celle du nord de l'enclave.
Selon le ministère palestinien de la Santé, au moins 27 personnes sont mortes de malnutrition et de déshydratation à Gaza, à ce jour, en raison du blocus israélien.
La guerre israélienne a contraint 85 % de la population de Gaza au déplacement interne sur fond d’un état de siège qui a paralysé l'accès à la nourriture, à l’eau potable et aux médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l’enclave ont été soit endommagées, soit détruites, selon l’ONU.
Pour la première fois depuis sa création en 1948, Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, à cause de ses opérations militaires à Gaza. Un arrêt rendu en janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.