Arnon Milchan est entre autres connu pour les films "Pretty Woman" et "12 Years a Slave/Image Reuters

Arnon Milchan est entre autre connu pour les films "Pretty Woman" et "12 Years a Slave''. Il doit comparaître aujourd'hui par vidéoconférence depuis Brighton, en Angleterre, près de son lieu de résidence.

Le producteur est considéré comme un témoin clé pour les procureurs qui tentent de prouver que Benjamin Netanyahu a commis une fraude et un abus de confiance dans l'une des trois affaires portées contre lui.

Les procureurs espèrent que le récit de Milchan, qui se prolonge tout au long de cette semaine, brossera un tableau des faveurs accordées à Netanyahu et à son épouse, qui auraient incité le dirigeant israélien à utiliser sa position de pouvoir pour promouvoir les intérêts de Milchan.

Selon l'acte d'accusation, le producteur a offert à Netanyahu et à son épouse, sur une période de plusieurs années, des boîtes de cigares et des caisses de champagne qui, avec des bijoux, représentaient une valeur de près de 200 000 dollars.

Ce que l'acte d'accusation décrit comme une "chaîne d'approvisionnement" de cadeaux somptueux.

Il est reproché à Benjamın Netanyahu d'avoir profité de son influence pour aider Milchan à obtenir une prolongation de son visa pour les États-Unis en faisant appel à ses contacts diplomatiques, dont l'ancien secrétaire d'État John Kerry.

Les procureurs accusent également l'actuel premier ministre d'avoir œuvré en faveur d'une législation qui aurait accordé à Arnon Milchan des millions d'euros d'allègements fiscaux.

"Compte tenu des nombreux liens entre l'accusé Netanyahu et Milchan, l'accusé Netanyahu aurait dû éviter de s'occuper des affaires de Milchan", indique l'acte d'accusation.

Arnon Milchan témoigne dans l'un des trois procès intentés à Benjamin Netanyahu. Les deux autres, pour lesquels il est accusé de corruption, de fraude et d'abus de confiance, reprochent à Benjamin Netanyahu d'avoir échangé des faveurs réglementaires avec des magnats des médias en échange d'une couverture médiatique plus positive.

Benjamin Netanyahu , qui devrait assister à certaines des audiences de Arnon Milchan nie avoir commis des actes répréhensibles et affirme être la victime d'une chasse aux sorcières orchestrée par des médias libéraux et un système judiciaire partial.

Les déboires judiciaires de Benjamin Netanyahu l'ont poursuivi sur le plan politique, plaçant son aptitude à gouverner pendant son procès au centre d'une crise politique qui a poussé les Israéliens à se rendre aux urnes cinq fois en moins de quatre ans.

Ils ont également alimenté les accusations des détracteurs de Benjamin Netanyahu , qui prétendent que ce dernier cherche à échapper aux charges qui pèsent sur lui en proposant un plan gouvernemental controversé visant à réformer le système judiciaire israélien. Là aussi, Benjamin Netanyahu nie ces accusations.

Le procès, qui a débuté en 2020 et au cours duquel Benjamin Netanyahu n'a toujours pas été entendu, a vu défiler plus de 40 témoins de l'accusation, dont certains des anciens confidents les plus proches de Benjamin Netanyahu qui se sont retournés contre le premier ministre.

Les récits des témoins ont permis de faire la lumière non seulement sur les trois affaires, mais aussi de révéler des détails présumés sur le caractère de Benjamin Netanyahu et sur la réputation de sa famille, qui accusée profiter de l'argent du contribuable et de riches partisans.

L'assistante de Milchan, Hadas Klein, a lors de son témoignage l'année dernière soutenu que la famille "adore les cadeaux".

L'idée d'une négociation de peine a été évoquée à plusieurs reprises, mais les procureurs semblent pour l'instant déterminés à aller jusqu'au bout du procès, malgré les rapports de la semaine dernière selon lesquels les juges les ont avertis que le délit le plus grave de corruption serait difficile à prouver.

AP