Le Département de la police de Tel Aviv a finalement autorisé une manifestation appelant à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après que l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI) a déposé un recours à la Haute Cour de justice, rapporte The Times of Israël.
La manifestation, prévue pour samedi soir, est la première appelant à un cessez-le-feu à recevoir une autorisation de la police depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre.
En début de semaine, la Haute Cour avait confirmé la décision de la police de refuser des manifestations en faveur du cessez-le-feu dans les villes d’Umm al-Fahm et de Sakhnin, dans le nord d’Israël.
Le 11 novembre, Hadash, un parti politique de gauche à prédominance arabe, avait demandé une autorisation à la police de Tel Aviv pour organiser une manifestation appelant à un cessez-le-feu Tel Aviv.
“Le parti Hadash se définit comme un parti non sioniste, original par son opposition marxiste au nationalisme. Il soutient l’évacuation de toutes les colonies israéliennes, un retrait total d’Israël de tous les territoires occupés après la guerre des Six Jours et la création d’un État palestinien dans ces territoires. Il soutient aussi le droit au retour ou à la compensation pour les réfugiés palestiniens.”
La police de Tel Aviv avait initialement refusé d’autoriser l’événement, au motif qu’il pourrait conduire à des troubles civils et nuire aux sentiments des personnes déplacées du sud d’Israël et résidant actuellement à Tel Aviv. Elle soulignait aussi l’insuffisance des effectifs nécessaires pour assurer la sécurité du rassemblement.
En réponse, l’ACRI avait déposé un recours auprès de la Haute Cour afin qu'elle ordonne à la police d’autoriser la manifestation.
L’association a fait valoir que les droits à la liberté d’expression et à la liberté de protestation doivent être respectés même en période d’urgence et de guerre, et que les inquiétudes concernant les troubles à l’ordre public et les offenses ne peuvent pas être une raison pour bloquer la liberté de manifestation.
L’Association pour les droits civils en Israël a également souligné que la police avait autorisé une manifestation provocatrice sur la place Habima, appelant à la réoccupation de la bande de Gaza, à l’expulsion de ses habitants et à l’expansion de la présence juive sur le territoire.
Lors de l’audience de jeudi, la police a accepté d’autoriser la manifestation, mais à un endroit différent de celui prévu à l’origine et en limitant le nombre de participants.
“ La protection de la liberté d’expression et de la liberté de protestation qui en découle revêt une importance particulière en temps de crise et de combat “, a déclaré l’Association pour les droits civils en Israël à la suite de la décision de la Haute Cour, ajoutant que “ Les appels au cessez-le-feu et à l’échange de prisonniers sont légitimes et relèvent de la liberté d’expression. “