“Au moins 250 Palestiniens ont été tués et 500 autres blessés par des frappes israéliennes à travers la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures”, a déclaré lundi le ministère de la Santé à Gaza.
Dans un communiqué, le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qudra, a déclaré que les équipes médicales ne peuvent pas traiter tous les blessés arrivant aux hôpitaux, notant qu'elles font face à des types de blessures qu'elles n'avaient pas vus lors des guerres précédentes.
Il a ajouté que le taux d'occupation des lits dans les hôpitaux opérationnels du sud de la bande de Gaza atteint 350 %.
Al-Qudra a également souligné que l'aide humanitaire et médicale arrivant à Gaza ne répond pas aux besoins des hôpitaux.
De son côté, l'armée israélienne a annoncé mardi matin, la mort de deux nouveaux soldats israéliens. Elle a perdu 158 militaires tués au combat depuis le début de son offensive terrestre à Gaza le 27 octobre, une vingtaine de jours après les premiers bombardements.
Situation humanitaire
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est rendue dans l’hôpital de Deir el-Balah et a entendu des "récits déchirants" de familles entières tuées, a expliqué lundi sur X son directeur, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
"Les dernières frappes sur Gaza montrent bien pourquoi il faut un cessez-le-feu tout de suite", a-t-il insisté.
Les différentes agences des Nations unies alertent sans relâche sur la catastrophe humanitaire en cours. La plupart des hôpitaux de Gaza sont hors services et dans les six prochaines semaines, l'ensemble des 2,4 millions d'habitants risquent de subir un niveau élevé d'insécurité alimentaire, pouvant aller jusqu'à la famine, selon l'ONU.
Sans arrêt des combats, distribuer l'aide alimentaire est quasiment impossible, selon les agences onusiennes. Un argumentaire rejeté par le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, pour qui "la conduite de l'ONU est une honte".
L'aide humanitaire n'a pas augmenté de manière significative à Gaza, malgré le vote vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution réclamant son acheminement "immédiat" et "à grande échelle".
Netanyahu déterminé à poursuivre la guerre
Israël renforce son offensive dans la bande de Gaza avec pour objectif déclaré de "démilitariser" et "déradicaliser" la région, a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Dans une tribune pour le Wall Street Journal, le Premier ministre israélien énonce trois conditions préalables à la paix, dont la “destruction” du Hamas et la “démilitarisation” de Gaza.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, soutient que la paix ne sera réalisée que si le Hamas est “détruit”, que Gaza est “démilitarisée”, et que la société palestinienne est “déradicalisée”. Malgré les appels internationaux au cessez-le-feu, les combats s'intensifient, et Netanyahu prévoit une prolongation de la guerre.
Il propose également la création d'une zone de sécurité temporaire autour de Gaza pour contrôler la contrebande d'armes, tout en excluant de confier l'administration future de la région à l'Autorité palestinienne, qu'il accuse de “soutenir le terrorisme” en Cisjordanie.
"Dans un avenir proche, Israël devra conserver la responsabilité principale de la sécurité à Gaza", d'où il s'était retiré unilatéralement en 2005 après 38 ans d'occupation, a-t-il répété.
Le dirigeant israélien suggère même la migration volontaire des Palestiniens hors de Gaza, une proposition qualifiée d'"absurde" par le Hamas, qui insiste sur le refus des Palestiniens d'être déplacés.
Les Palestiniens "refusent d'être déportés et déplacés. Il ne peut y avoir d'exil et il n'y a pas d'autre choix que de rester sur notre terre", s'est indigné le Hamas dans un communiqué.
La guerre israélienne sur Gaza a jusque là coûté la vie à 20.674 personnes - en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé à Gaza.
Cette offensive, la plus sanglante jamais menée par Israël contre le Hamas à Gaza, a été lancée suite à une attaque du mouvement palestinien sur son sol le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts selon Israël.