Blinken a annoncé à l'issue de ses discussions à Tel Aviv que cette mission de l’ONU est censée examiner un éventuel retour des Palestiniens déplacés par la guerre dans le nord de l’enclave.
"Nous nous sommes mis d'accord aujourd'hui sur un plan permettant aux Nations unies de mener une mission d'évaluation, qui déterminera ce qui doit être fait pour permettre aux Palestiniens déplacés de rentrer chez eux en toute sécurité dans le nord" de Gaza, a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement.
M. Blinken n'a livré aucun détail sur la forme que prendrait cette mission de l'ONU ni sur un calendrier, soulignant seulement qu'elle intervient "au fur et à mesure que la campagne (militaire) s'engage dans une moindre intensité dans le nord de la bande de Gaza".
Un prix "bien trop élevé"
Il a encore estimé que le prix payé par les civils dans la bande de Gaza, "notamment les enfants", est "bien trop élevé", et jugé impératif d'acheminer davantage d'aide humanitaire, "plus de nourriture, plus d'eau, plus de médicaments".
A Gaza, le porte-parole des Brigades Al-Qassam, Abou Ubaida, a annoncé que la “résistance palestinienne a détruit totalement ou partiellement 42 véhicules militaires israéliens et tué 22 soldats au cours de la semaine écoulée”.
L'armée israélienne a pour sa part annoncé la mort de 11 officiers et soldats au cours des dernières heures.
Des raids israéliens ont également visé le camp de réfugiés Al-Maghazi, les villes de Deir Al-Balah, Al-Nuseirat, Al-Zawaida et Khan Yunis, faisant 126 morts au cours des dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé de Gaza.
La guerre israélienne contre Gaza – qui en est maintenant à son 96e jour – a jusqu'à présent tué au moins 23 210 Palestiniens et blessé 59 167 personnes, selon les responsables sanitaires locaux.
Premier soutien politique et militaire d'Israël, les Etats-Unis insistent depuis quelque temps, publiquement et en coulisses, auprès de leur allié sur la nécessité d'une baisse d'intensité de la campagne militaire en vue d'actions plus ciblées contre le Hamas.
Le secrétaire d’Etat américain doit rencontrer mercredi le président palestinien Mahmoud Abbas afin notamment d'aborder l'épineux dossier de l'après-guerre dans ce territoire ravagé par des frappes israéliennes.
"Approche régionale"
M. Blinken a exhorté Israël à "cesser de prendre des mesures qui sapent la capacité des Palestiniens à se gouverner eux-mêmes".
"Israël doit être un partenaire des responsables palestiniens désireux de conduire leur peuple à vivre en paix (à ses) côtés, en voisins", a insisté le plus haut diplomate américain.
Il a toutefois noté la responsabilité de "l'Autorité palestinienne de se réformer et d'améliorer ses problèmes de gouvernance".
Le secrétaire d'Etat américain effectue sa cinquième visite officielle en Israël depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.
Fort d'une tournée marathon en Turquie et dans quatre pays arabes notamment, M. Blinken a enfin réitéré auprès du Premier ministre israélien la nécessité d'assurer "une paix durable pour Israël et la région, y compris l’établissement d'un Etat Palestinien", ce qu'Israël rejette.
"Comme je l'ai dit au Premier ministre, tous les partenaires que j'ai rencontrés au cours de ce voyage se sont dits prêts à soutenir une solution durable qui mette fin au long cycle de violence et garantisse la sécurité d'Israël. Mais ils ont souligné que cette solution ne pouvait être trouvée que dans le cadre d'une approche régionale prévoyant la création d'un Etat palestinien", a-t-il fait remarquer.
Les hôpitaux israéliens en mode d’urgence
Le ministère israélien de la Santé a ordonné aux hôpitaux du nord du pays de se préparer à l'éventualité d'accueillir "des milliers de blessés" alors que les tensions avec le groupe libanais Hezbollah s'accentuent, a rapporté la chaîne publique israélienne KAN.
La KAN a indiqué que le ministère a demandé aux centres médicaux du nord de se préparer à l'éventualité d'un passage en "mode île déserte", c'est-à-dire se retrouver sans fournitures médicales, sans médicaments et sans nourriture pendant des jours.
Le ministère a également demandé aux hôpitaux de passer en mode d'urgence dans quelques heures et de maintenir un taux d'occupation de 50 %.
Les tensions ont éclaté le long de la frontière entre le Liban et Israël au milieu d'échanges de tirs intermittents entre les forces israéliennes et le Hezbollah lors des affrontements les plus meurtriers depuis que les deux parties mènent une guerre à grande échelle lancée en 2006.