Blinken a rencontré dimanche le roi Abdallah II de Jordanie et le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi afin d'obtenir le soutien des États-Unis dans leurs efforts visant à apaiser les craintes de voir la guerre, qui dure depuis trois mois, embraser la région, à accroître les livraisons d'aide à Gaza et à préparer la fin éventuelle des hostilités.
Lors de sa quatrième visite dans la région en trois mois, M. Blinken a souligné la nécessité pour Israël d'ajuster ses opérations militaires afin de réduire les pertes civiles et d'augmenter de manière significative la quantité d'aide humanitaire parvenant à Gaza.
Il a en outre mis l’accent sur l'importance de préparer des plans détaillés pour l'avenir post-conflit du territoire, qui a été décimé par des frappes aériennes et des offensives terrestres israéliennes intensives.
De son côté, Ayman Safadi a souligné "la nécessité de mettre immédiatement fin à l'agression (israélienne, ndlr), de protéger les civils dans la bande de Gaza et d'assurer un accès adéquat et durable à l'aide humanitaire et médicale à toutes les zones" du territoire palestinien, selon l'agence de presse officielle jordanienne Petra.
Le chef de la diplomatie jordanienne a également jeté la lumière sur "la nécessité de mettre un terme aux mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem."
La Jordanie et d'autres États arabes ont vivement critiqué les actions d'Israël et se sont abstenus de soutenir publiquement la planification à long terme, arguant que les combats doivent cesser avant que de telles discussions puissent commencer.
Ils exigent un cessez-le-feu immédiat depuis la mi-octobre, lorsque les pertes civiles ont commencé à monter en flèche. Israël a refusé et les États-Unis ont préféré demander des "pauses humanitaires" temporaires pour permettre l'acheminement de l'aide et la mise en sécurité des populations.
M. Blinken a également visité l'entrepôt de coordination régionale du Programme alimentaire mondial dans la capitale jordanienne, où les camions sont remplis d'aide destinée à être acheminée à Gaza par les points de passage de Rafah et de Kerem Shalom.
Depuis des semaines, les États-Unis font pression sur Israël pour laisser entrer à Gaza de plus grandes quantités de nourriture, d'eau, de carburant, de médicaments et d'autres fournitures, et le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté le 22 décembre une résolution appelant à une augmentation immédiate des livraisons. Il y a trois semaines, Israël a ouvert Kerem Shalom, ajoutant ainsi un deuxième point d'entrée pour l'aide à Gaza après Rafah.
Pourtant, le nombre de camions accédant à la bande de Gaza n'a pas augmenté de manière significative. Cette semaine, une moyenne d'environ 120 camions par jour est entrée par Rafah et Kerem Shalom, selon les chiffres de l'ONU, bien en dessous des 500 camions de marchandises entrant quotidiennement avant la guerre et bien en dessous de ce que les groupes d'aide disent être nécessaire.
La quasi-totalité des 2,3 millions d'habitants dépendent des camions qui traversent la frontière pour leur survie. Un Palestinien sur quatre à Gaza est affamé, et les autres sont confrontés à une situation de crise alimentaire, selon les Nations unies.
Plus de 85% des habitants de Gaza ont été chassés de chez eux par les bombardements et les offensives terrestres israéliennes. La plupart d'entre eux vivent dans des abris de l'ONU surpeuplés, dans des camps de tentes ou dans la rue. Les quelques hôpitaux en état de marche sont submergés par les blessés et les malades qui se déclarent, car les systèmes d'assainissement se sont effondrés.
Avant sa visite en Jordanie, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan et son ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan à Istanbul, pour discuter de la situation à Gaza et de l’adhésion de la Suède à l'OTAN.
Leurs discussions ont porté sur le conflit en cours à Gaza, les étapes finales de la ratification par la Turquie de la demande d'adhésion à l'OTAN de la Suède et l'approbation par les États-Unis de la vente d’avions de chasse F-16 à la Turquie.
Blinken se rendra également au Qatar et aux Émirats arabes unis ce dimanche, puis en Arabie saoudite, lundi. Il s’envolera ensuite pour Israël et la Cisjordanie occupée mardi et mercredi, avant de terminer son voyage en Égypte.