Les bombardements et l'offensive terrestre des forces israéliennes ainsi que le siège total du territoire palestinien a provoqué un désastre humanitaire.
"31 enfants de Gaza sont morts de faim et de déshydratation" a fait savoir le Croissant rouge palestinien.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenir une réunion sur le risque de famine et la situation des travailleurs humanitaires à Gaza, ce vendredi.
Jeudi, Médecins sans frontières (MSF), Oxfam, Médecins du Monde et Save the children International ont alerté sur leur quasi impossibilité de travailler à Gaza. Depuis le début de la guerre, près de 200 humanitaires ont été tués, selon Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF.
La communauté internationale, y compris les soutiens traditionnels d'Israël, ne cesse de l'exhorter à protéger les civils et travailleurs humanitaires à Gaza, sur fond d'inquiétudes d'une opération terrestre voulue par Benjamin Netanyahu à Rafah (sud), où s'entassent près de 1,5 million de Palestiniens déplacés par les combats, selon l'ONU.
Pour apporter leur aide, plusieurs pays effectuent notamment des parachutages, mais cette méthode, risquée pour la population, ne peut de surcroît se substituer aux routes terrestres, insiste l'ONU.
Selon une étude jeudi d'Oxfam, la population du nord de la bande de Gaza survit avec "moins de 12% des besoins caloriques quotidiens moyens".
Plus de 33.000 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas.
“Livraison temporaire”
Cette annonce survient au moment où la pression internationale s'accentue sur le gouvernement israélien, le président des Etats-Unis Joe Biden ayant évoqué jeudi pour la première fois la possibilité de conditionner l'aide américaine à Israël à des mesures "tangibles" face à la catastrophe humanitaire à Gaza.
Israël va autoriser l'acheminement "temporaire" de l'aide humanitaire par le port israélien d'Ashdod, à environ 40 km au nord de la bande de Gaza, et par le point de passage d'Erez, entre le territoire palestinien et le sud d'Israël.
Les autorités israéliennes vont aussi permettre "l'augmentation de l'aide jordanienne par Kerem Shalom", poste-frontière du sud d'Israël.
En plein drame humanitaire à Gaza, la mort lundi dans des frappes israéliennes de sept travailleurs de l'ONG World Central Kitchen (WCK) a accru le mécontentement international.
World Central Kitchen
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a rappelé jeudi que "100% de la population a besoin d'aide humanitaire" à Gaza. "Et ceux qui se mobilisent de façon héroïque pour fournir cette assistance le font au péril de leur vie", a-t-il déclaré en marge d'une cérémonie de l'Otan à Bruxelles.
"L'horrible attaque de cette semaine contre World Central Kitchen n'était pas la première de ce genre. Elle doit être la dernière", a-t-il insisté.
L'ONG a annoncé suspendre ses opérations à Gaza, accroissant les craintes pour les 2,4 millions d'habitants.
Open Arms, l'organisation espagnole qui avait affrété avec WCK le premier bateau d'aide humanitaire arrivé à Gaza en mars, a dit jeudi suspendre "la mission dans le couloir humanitaire vers la bande de Gaza avec World Central Kitchen", à la suite des frappes.
Premier soutien militaire d'Israël, les Etats-Unis ont exigé jeudi de leur proche partenaire une "augmentation spectaculaire" de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, espérant voir des mesures concrètes prises "dans les heures et jours qui viennent".
Après l'annonce du gouvernement israélien, la Maison Blanche l'a appelé à tenir ses promesses en les mettant "rapidement et complètement" en œuvre.
Joe Biden, critiqué par une partie de son électorat pour son soutien inconditionnel à Israël, a aussi pressé jeudi Benjamin Netanyahu de conclure "sans délai" un accord pour un cessez-le-feu, alors que les négociations sur la fin des violences ainsi que la libération des otages piétinent, près de six mois après le début du conflit.