La Turquie a dénoncé comme "un nouveau crime contre l'humanité" l’attaque perpétrée par l’armée israélienne contre une foule de Palestiniens attendant l'aide humanitaire au sud de la ville de Gaza, tuant 112 personnes et en blessant 760 autres.
L’attaque baptisée dans les médias “le massacre de la farine”, a eu lieu tôt jeudi lorsque les forces israéliennes ont ouvert le feu sur des civils qui faisaient la queue pour obtenir de l'aide humanitaire dans le secteur du "rond-point al-Nabulsi".
"Le fait qu'Israël, qui a utilisé la famine comme arme de guerre à Gaza, prenne maintenant pour cible des civils innocents qui recherchent une aide vitale est la preuve de l'intention d'Israël de détruire l'ensemble de la population palestinienne", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Ankara a averti que "l'atrocité à Gaza est sur le point de devenir une catastrophe mondiale avec des répercussions bien au-delà de la région".
Le communiqué exhorte "tous ceux qui ont une influence sur le gouvernement israélien” à intervenir pour le dissuader de poursuivre sa campagne militaire à Gaza.
"Israël doit mettre fin immédiatement à son opération militaire à Gaza. Mais le gouvernement israélien n'a ni le bon sens ni la conscience nécessaires pour prendre cette décision", ajoute le communiqué.
Partout dans le monde, l’attaque a suscité une vive émotion et des réactions de dénonciation. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, "condamne" le massacre de jeudi, a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric, qui a affirmé que ces événements "doivent faire l'objet d'une enquête".
Le mouvement Hamas a accusé Israël de répandre des "tromperies et de fausses informations" au sujet de cette attaque menée par les forces israéliennes contre des Palestiniens qui attendaient l'arrivée de l'aide humanitaire.
"L'armée sioniste répand des mensonges et de fausses informations sur le massacre horrible qu'elle a commis, tentant de légitimer l'assassinat systématique de notre peuple par un récit insignifiant", a déclaré le Hamas dans un communiqué.
La déclaration souligne l'utilisation généralisée par Israël de "la désinformation et du mensonge depuis qu'il a déclenché une guerre génocidaire" contre le peuple palestinien.
Le groupe palestinien appelle également la Cour internationale de justice, la Cour pénale internationale et toutes les organisations de défense des droits de l'homme à documenter "ce crime odieux" et à prendre les mesures nécessaires pour qu'Israël soit tenu responsable de ses crimes et de ses violations.
Israël a lancé une offensive militaire meurtrière sur la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre menée par l’aile militaire du groupe palestinien Hamas, qui, selon Tel Aviv, a fait près de 1 200 morts.
Depuis, au moins 30 035 Palestiniens ont été tués et plus de 70 457 autres blessés, outre la destruction massive causée dans ce territoire soumis à une pénurie sévère de produits de première nécessité.
Israël a également imposé un blocus paralysant à l'enclave de Gaza, laissant sa population, en particulier les habitants du nord de Gaza, au bord de la famine.
La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du pays, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.
Israël est accusé de génocide par la Cour internationale de justice. Une décision provisoire rendue en janvier a ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes de génocide et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaz