"La mort, la destruction, le déplacement, la faim, la perte et le chagrin massifs de ces cent derniers jours entachent notre humanité commune", a estimé le chef de l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens de l'ONU (UNRWA), Philippe Lazzarini, en visite dans le territoire côtier.
Il a par ailleurs souligné qu'une génération entière d'enfants de Gaza était "traumatisée", que les maladies continuaient à se propager et que la "famine" était en vue.
De son côté, Netanyahu a annoncé que la guerre continuera et que personne n’arrêtera Israël contre Gaza, où 800 000 habitants sont menacés de mort, de famine et de soif.
"Personne ne nous arrêtera, ni La Haye, ni +l'Axe du Mal+, ni personne d'autre", a martelé Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv, en référence notamment à la requête de l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice accusant Israël d'acte génocidaire à Gaza.
L'armée israélienne a pilonné la bande de Gaza, où au moins 60 personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé de Gaza. "Nous nous sommes mis à crier, je ne pouvais plus bouger, c'est quelqu'un qui m'a sortie des décombres et mise sur une charrette", a raconté à l’AFP Nimma al-Akhras, une Palestinienne de 80 ans dont la maison a été détruite par les bombardements.
Devant l'hôpital Al-Najjar de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, des dizaines de personnes prient autour de dépouilles de proches. Bassam Arafa, qui a fui le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande côtière, brandit la photo d'une fillette sur son téléphone, commentant : "cette petite fille, qu'est-ce qu'elle leur a fait ? Elle est morte affamée, avec un morceau de pain dans la main" ; puis ajoutant :"Voici la résistance qu'ils visent à Gaza, ce sont juste des enfants."
Les bombardements incessants sur l’enclave ont tué au moins 23.843 personnes, principalement des femmes, des adolescents et des enfants, selon le dernier bilan du ministère local de la Santé.
Le blocus israélien provoque de graves pénuries de vivres et de carburant dans toute la bande de Gaza où le système de santé s'effondre chaque jour davantage. L'ONU estime que 1.9 million de personnes, soit près de 85% de la population, ont dû quitter leur logement.
Le bureau des médias de Gaza a de son côté mis en garde contre les "efforts délibérés et intentionnels de l'armée pour provoquer une véritable famine dans la ville de Gaza et dans le nord de l'enclave".
Selon Times of Israël, l’armée israélienne a annoncé la mort d'un soldat tué hier dans le centre de Gaza. Son décès porte à 188 le nombre de morts dans les opérations terrestres de l'armée israélienne, et à 522 le nombre de disparus depuis le 7 octobre.
Raids en Cisjordanie
Un Palestinien a été blessé lors des raids des forces israéliennes dans différentes localités de la ville de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.
Selon l'agence de presse palestinienne WAFA, les forces israéliennes, accompagnées de véhicules militaires et de bulldozers, ont effectué des raids dans des quartiers de la ville de Jénine.
De violents affrontements ont eu lieu entre les forces israéliennes et les Palestiniens à Cinema Junction, Al-Harrube Neighborhood, Al-Battiha Junction et autour du camp de réfugiés de Jénine.
Les forces israéliennes ont également mené des raids autour des hôpitaux "Jenin" et "El-Emel" et ont arrêté et fouillé une ambulance. Des drones ont survolé la ville tandis que des bulldozers ont endommagé des routes et des infrastructures. Dans la ville d'Arrabe, au sud de Jénine, un Palestinien blessé à la jambe par une balle réelle a été hospitalisé.
Plus tôt, 10 Palestiniens ont été blessés lors de raids organisés par les forces israéliennes dans le camp de réfugiés d'Al-Faria et dans la ville d'Izna en Cisjordanie.
Après le 7 octobre 2023, date du début des attaques contre Gaza,l'armée israélienne a intensifié ses opérations militaires en Cisjordanie, et a multiplié les attaques et les raids contre les villes et les camps.
Les Houthis poursuivent leurs actions militaires contre Israël et le blocus de ses navires
Le groupe houthi du Yémen a déclaré qu'il poursuivrait ses actions militaires contre Israël et empêcherait ses navires de traverser la mer Rouge, selon l'agence de presse Saba.
"L'agression américaine et britannique ne restera pas impunie", a-t-il affirmé dans un communiqué.
Cette déclaration a été publiée quelques heures après que la capitale yéménite, Sanaa, a été soumise à de nouvelles frappes aériennes.
Elle note que "l'agression manifeste des Américains et des Britanniques, qui viennent soutenir l'entité sioniste, ne dissuadera pas le Yémen de poursuivre ses opérations militaires contre l'ennemi israélien et d'empêcher ses navires et d'autres bateaux de se rendre dans les ports palestiniens occupés".
"Cette agression, qui ne passera certainement pas sans être punie par nos forces armées, met en évidence l'impact significatif des opérations militaires du Yémen contre l'ennemi israélien et l'empêchement du passage de ses navires et d'autres navires d'autres nationalités transportant des marchandises vers lui" ajoute le communiqué.
Dans ce contexte, des centaines de milliers de Yéménites se sont rassemblés vendredi dans la capitale Sanaa avec des drapeaux yéménites et palestiniens pour protester contre les frappes américaines et anglaises et rappeler leur soutien aux Gazaouis.