Par Kudra Maliro
Conçue dans le style architectural soudanais, la Grande Mosquée de Mopti, communément appelée mosquée de Komoguel, couvre une superficie de 12 à 76 m2.
Située dans le centre du Mali, elle a été construite entre 1933 et 1935, remplaçant une autre mosquée qui datait de 1908.
La Grande Mosquée de Mopti était en péril lorsque la Fondation Aga Khan pour la Culture a été chargée de la restaurer.
Au fil des ans, elle a survécu grâce à la communauté qui l'a entretenue en l'enduisant de terre et de paille de riz. Chaque année, plusieurs personnes de la ville de Mopti se réunissent pour habiller la mosquée d'une nouvelle robe de boue.
Amadou Ba, âgé d'environ 45 ans, participe à la cérémonie de restauration de la mosquée depuis son plus jeune âge.
Une tradition
"C'est mon grand-père qui m'a amené pour la première fois à participer à cette cérémonie. Je n'avais que huit ans à l'époque. Nous avons récité le saint Coran et nous étions complètement couverts de boue", raconte Amadou Ba à TRT Afrika.
M. Ba, comme beaucoup d'autres habitants de Mopti, a fait un long voyage pour participer à cette tradition circulaire, ajoutant que la mosquée est la fierté culturelle de la ville.
"Je vis actuellement à Bamako, mais je ne manque jamais cette cérémonie", confie ce fils de Mopti âgé de 45 ans.
D'une longueur de 31 mètres, d'une largeur de 17 mètres et d'une hauteur de 15 mètres, la mosquée est faite en briques de banco et enduite du même matériau. Elle se compose de deux parties : la première est couverte et la seconde est la cour.
Le bâtiment est entouré d'un mur d'enceinte mesurant entre 2,40 et 2,90 mètres de haut. Le toit est soutenu par des piliers massifs alignés parallèlement au mur de la Qibla (l'indication de la direction de la Mecque).
Des retrouvailles
Il ne s'agit pas seulement de restaurer la mosquée, mais aussi de réunir des familles et des amis qui vivent loin de Mopti.
La mosquée de Komoguel accueille le plus grand nombre de fidèles à Mopti aux heures de prière, notamment lors de la prière du vendredi.
Ce caractère fédérateur fait de ce monument religieux un instrument de maintien et de renforcement du lien social.
Amadou N'diaye, une personnalité locale, estime qu'avec cette tradition annuelle de restauration de Mopti, l'édifice restera toujours un symbole de fierté.
Selon les chiffres du ministère des affaires religieuses et du culte, les musulmans représentent environ 95 % de la population du Mali. La mosquée revêt une importance historique, architecturale, culturelle et spirituelle et attire de nombreux touristes.
"J'espère que cette tradition continuera à être transmise de génération en génération... Espérons que mes petits-fils et arrière-petits-fils participeront également à la restauration de la mosquée", conclut M. N'diaye.