Par Kudra Maliro
"En cette Journée des indigènes, nous célébrons les jeunes indigènes et leur rôle dans la création du changement. Ils doivent être impliqués dans les décisions qui affectent leur avenir" a déclaré mercredi Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU via un message sur Twitter.
La République démocratique du Congo (RDC) compte près de 10 000 indigènes Batwa qui ont déjà perdu l'accès légal à leur territoire d'origine, transformé en zone de conservation. Ils attendent, désespérément, les promesses faites par les autorités, de retrouver une vie digne.
Sous le thème : "La jeunesse autochtone en tant qu'agent de changement pour l'autodétermination", les peuples indigènes tentent de faire reconnaitre leurs droits et de promouvoir leur héritage.
En RDC, la loi n°22/030 du 15 juillet 2022 portant protection et promotion des droits des peuples autochtones pygmées a été promulguée.
Cette loi met fin à la marginalisation et aux discriminations dont les peuples autochtones pygmées étaient victimes. Parmi les innovations de cette loi, figure l’accès gratuit à l’enseignement primaire, secondaire et technique, l’accès gratuit à la justice et la valorisation de la pharmacopée autochtone.
Mais force est de constater que rien n’a changé pour les Batwa. Déplacés par les autorités depuis les années 1970, ils menacent de reprendre leurs villages logés dans le Parc National de Kahuzi-Biega.
Jean-Marie Kasula, président de la communauté pygmée (Batwa) du village de Muyange ne cache pas son désarroi face au retard dans la réalisation des promesses faites depuis 2019 par le gouvernement.
"Je suis très inquiet de voir notre peuple mourir de faim, de maladies sans accès légal à leurs moyens de subsistance traditionnels ou aux solutions de substitution qui nous ont été promis" a déclaré M. Kasula.
Selon les statistiques de l’UNESCO, les peuples indigènes héritent d’une grande diversité linguistique et culturelle, ainsi que de coutumes et de traditions ancestrales. Ils ne comptent pas moins de 5 000 cultures différentes et parlent la vaste majorité des quelque 7 000 langues de la planète.
"Les connaissances et les traditions autochtones peuvent aider à résoudre de nombreux défis actuels" ajoute M. Guterres dans son message publié sur Twitter.
Malgré leur diversité, la plupart des peuples autochtones partagent d'importants points communs, notamment les liens qu’ils entretiennent avec leurs terres ancestrales et leur environnement, de même que la volonté de préserver leur mode d’organisation, leurs valeurs culturelles, sociales et économiques, qui contrastent souvent avec les normes dominant dans les sociétés dans lesquelles ils vivent.
Bien que pluriels, les peuples autochtones partagent donc des défis similaires liés à la reconnaissance et à la protection de leurs droits les plus fondamentaux. Depuis des décennies, les peuples autochtones demandent la reconnaissance de leur identité, de leur mode de vie, de leurs terres, territoires et ressources naturelles mais, malgré leurs efforts, ils continuent d’être victimes de discriminations et d’injustices.
"Célébrée tous les ans, le 9 août, la Journée internationale des peuples autochtones est l’occasion de rendre hommage à ces communautés et à leurs connaissances", dit Audrey Azoulay, directrice générale de l'UNESCO lors d’un message à l’occasion de la célébration de la journée.
Rappelons que la date du 9 aout a été choisie pour rappeler la première réunion du Groupe de travail des Nations-Unies sur les populations autochtones, tenue à Genève en 1982.