Par Awa Cheikh Faye
"Le Niger est un pays sahélien, une grande partie du territoire est touchée par la sécheresse, surtout en milieu rural. Même dans certains centres urbains, il y a des poches de sècheresse " déclare Sani Ayouba à TRT AFRIKA .
Ce jeune homme est à la tête des Jeunes Volontaires pour l'Environnement (JVE-Niger), une organisation qui lutte pour la préservation de l’environnement.
Ses missions l’emmènent au quotidien à constater les effets de la sécheresse sur les moyens de subsistances des populations au Niger, en particulier les femmes.
"En milieu rurale surtout, ou vit 70% de la population, les femmes dépendent entièrement des activités agricoles et de l’élevage. La rareté des pluies, la sécheresse et l’avancée du désert impactent ces activités. Cela accentue les inégalités et la vulnérabilité des femmes" dit-il.
Maigres récoltes
« Elles n’arrivent pas à produire suffisamment pour nourrir leurs familles et vendre au niveau des marchés dans les villages pour subvenir aux besoins quotidiens des enfants » ajoute Sani Ayouba.
La désertification est un phénomène naturel qui désigne la dégradation progressive des sols dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches.
Due aux variations climatiques et aux activités humaines, elle peut entraîner la détérioration de la végétation, l'érosion des sols et la migration de populations.
Les effets néfastes combinées de la sécheresse et de la désertification ont en effet de lourdes conséquences sur le maraîchage, activité à laquelle s’adonnent essentiellement les femmes.
L'accès à l'eau est difficile car avec la sécheresse, les puits maraîchers se dessèchent. Résultat, les récoltes de choux, de salades, de tomate ou encore de courges que ces femmes produisent, consomment et vendent ne répondent pas à leurs attentes.
Les animaux aussi n'arrivent pas à trouver des pâturages à cause de la raréfaction de l’herbe, conséquence de la raréfaction des pluies.
Changer la donne
"C'est pourquoi le Niger met en œuvre un projet appelé ''Amélioration de la Sécurité alimentaire et valorisation des initiatives paysannes dans les zones à risque environnemental et social élevé (ZARESE) " explique Mme Issa Hamsatou Kailou conseillère technique en communication et relations publiques au Conseil National de l'Environnement pour un Développement Durable.
Ce projet a pour objectif de contribuer à la restauration des systèmes de production pour améliorer la vie des populations vulnérables aux changements climatiques et réduire les migrations.
Il consiste en la construction de puits pastoraux, des puits maraichers, des digues, la mise en place de banques d’aliments pour le bétail et en la réhabilitation des zones dégradées.
Protéger les écosystèmes
ZARESE entend ainsi accroître et diversifier la production agro-silvo-pastorale durable, réhabiliter zones dégradées et assurer aux bénéficiaires l'accès à la terre afin de promouvoir un développement local participatif et résilient au changement climatique.
Le projet est destiné aux jeunes agriculteurs, aux femmes, aux familles des migrants qui ont pour chef de famille une femme ainsi qu’aux organisations des producteurs.
Cette année, le thème de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse célébrée ce 17 juin est "Terre des femmes. Droits des femmes".
L’ONU souhaite ainsi encourager l'investissement dans l'égalité d'accès des femmes à la terre et aux biens qui représentent "un investissement direct dans leur avenir et dans celui de l'humanité."
La Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse commémore l’adoption de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.
Son objectif est de sensibiliser sur les causes et les dangers de ces phénomènes et d'encourager les efforts au niveau international afin éviter des conséquences désastreuses pour l'humanité et les écosystèmes planétaires.