Adrien Manirakiza et EMery Hakizimana, tous deux des élèves, fabriquent des briques en argile dans les marais de Musave. Photo : TRT Afrika

Par Ferdinand Mbonihankuye

A Gitega, la capitale politique du Burundi, nombreux sont ces enfants qui ont décidé d’exercer des activités génératrices de revenus pour préparer la rentrée scolaire 2023-2024.

Des enfants sont visibles dans les différents chantiers de fabrication des briques cuites en argile et dans d’autres travaux manuelles. Ils enchaînent les petits boulots pour économiser un peu d’argent afin de s’acheter des fournitures, de nouveaux vêtements et de s’acquitter des frais de réinscription.

Beaucoup s’activent dans la fabrication de briques dans les chantiers de construction, les travaux champêtres. D’autres deviennent, durant cette période, des employés de maisons, dans les buvettes.

A Gitega, ils ont transformé les Ligala en de briqueteries. Dans un passé récent, ces endroits étaient squattés par des jeunes désœuvrés. Aujourd’hui, ce sont lieux de travail.

Dans cette briqueterie située près d’un laverie du quartier Commerce, les visiteurs sont accueillis par les vrombissements des moteurs des bennes transportant des briques mêlés aux cris et chants entonnés par des jeunes présents sur les lieux. Ils sont pour la plupart des adolescents, originaires des quartiers et collines de Rukoba et Karambi.

"J’ai réussi au concours du fondamental (le brevet de fin d’études moyens) pour entrer au poste fondamentale (le lycée). Pour acheter mes fournitures scolaires de la rentrée scolaire 2023-2024, je viens dans ce chantier depuis le mois de juillet afin de fabriquer des briques.

"C’est une activité qui me permet de gagner 4000 à 5 000 FBu (franc burundais) par jour. Après mes dépenses journalières, je remets dans ma tirelire parfois 2500 ou 3500 FBu", a confié à TRT Afrika Adrien Manirakiza, lycéen.

Les jeunes filles et les garçons transportent des briques en argiles vers les lieux de la combustion. Photo : TRT Afrika

Ici, les vacances ne sont pas de tout repos. A peine l’école ferme ses portes qu'on pense déjà à la prochaine rentrée scolaire.

Francine Kaneza et Divine Kwizera, deux élèves de l’école fondamentale urbain de Gitega ont décidé de travailler comme serveuses dans les restaurants et buvettes de la ville de Gitega.

"Nous sommes payées par jour. Je peux gagner entre 2000 FBu et 2500 FBu que je donne à ma mère en vue de la rentrée scolaire parce qu’elle est seule face aux dépenses car je suis orpheline de père", explique Divine Kwizera.

Fraîchement admise au lycée , Francine Kaneza mène cette activité pour aider ses parents à faire face aux frais d’inscription.

Edouard Manariyo, un parent d’élèves, soutient que les emplois de vacances, permettant aux enfants de gagner de l’argent pendant cette période, aident à la fois les enfants mais aussi et surtout les parents.

M. Manariyo estime qu’en outre ces activités éloignent les enfants de la délinquance qui caractérise les Ligala. Il estime que les enfants doivent pratiquer l’apprentissage, avoir une vision d’avenir et contribuer au développement.

Des élèves profitent des vacances pour prendre des cours de Tennis. Photo : TRT Afrika

Pendant que Divine, Francine et Adrien se battent pour pourvoir sauver leur avenir à l’école, certains de leurs camarades, dont les parents sont plus aisés, se rendent dans les bibliothèques pour se documenter, se former aux outils informatiques et d’autres pratiquent le sport et d’autres activités de loisir.

Le code du travail du Burundi stipule qu'il est interdit d’employer les enfants de moins de 16ans.

Dans le monde, 160 millions d'enfants sont forcés de travailler, soit 8,4 millions de plus en quatre ans, selon un récent rapport de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) et de l'UNICEF.

TRT Afrika