Des expulsions pour l'extraction du cobalt en RDC. Photo/Reuters

L'exploitation de minerai essentiel aux batteries des véhicules électriques et à d'autres technologies vertes en République démocratique du Congo a donné lieu à des violations des droits de l'homme, notamment à des expulsions forcées et à des agressions physiques, selon un nouveau rapport d'organisations de défense des droits de l'homme.

La République démocratique du Congo est de loin le premier producteur mondial de cobalt, un minerai utilisé pour fabriquer des batteries lithium-ion pour les véhicules électriques et d'autres produits. Elle est également le premier producteur africain de cuivre, qui est utilisé dans les véhicules électriques, les systèmes d'énergie renouvelable et bien d'autres choses encore.

Dans un rapport de 98 pages, Amnesty International et l'association congolaise de défense des droits IBGDH ont constaté que des communautés vivant à l'intérieur et à proximité de la ville minière de Kolwezi, dans le sud-est de la République démocratique du Congo, avaient été expulsées de force ou menacées de quitter leur domicile pour faire place à l'expansion de la mine.

"Les habitants de la région devraient bénéficier de la croissance de l'activité minière. Au lieu de cela, nombre d'entre eux sont contraints de quitter leurs maisons et leurs terres agricoles", indique le rapport.

L'impact de l'exploitation minière

Sur la base d'entretiens avec 133 personnes, de preuves documentaires et d'images satellites, le rapport analyse l'impact de quatre projets miniers dans la région.

Selon le rapport, des villages entiers ont été expulsés de force, devenant ainsi des "dommages collatéraux de l'exploitation minière liée à la transition énergétique".

C'est le cas du village de Mukumbi, situé dans une concession minière près de Kolwezi et appartenant à la société Chemical of Africa SA, enregistrée en RDC.

Les habitants de ce campement ont été chassés en novembre 2016 par les autorités. Photo/Reuters

Les habitants de ce campement ont été chassés en novembre 2016 par les autorités, selon les anciens résidents interrogés par les chercheurs.

Des rêves détruits

"Nous n'avons rien pu récupérer", a déclaré l'ancien résident Kanini Maska, 57 ans.

"Nous n'avions rien pour survivre et nous passions nos nuits dans la forêt", a-t-il ajouté.

Papy Mpanga, 37 ans, a fait un récit similaire. "L'expulsion a détruit mes rêves", a-t-il déclaré.

Dans une déclaration accompagnant le rapport, Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International, a déclaré que l'organisation de défense des droits de l'homme reconnaissait la nécessité cruciale de passer aux énergies renouvelables, mais exigeait qu'il soit mis fin aux abus.

"Les habitants de la RDC ont subi une exploitation et des abus considérables pendant la période coloniale et postcoloniale, et leurs droits sont toujours sacrifiés alors que les richesses qui les entourent sont dépouillées", a-t-elle déclaré.

TRT Afrika et agences