Au regard de l’importance de la filière coton dans l’économie nationale, le gouvernement burkinabè a décidé d’accorder une subvention de 10 milliards F CFA (16 millions de dollars) en vue de rendre accessibles les intrants du coton conventionnel et du coton biologique au titre de la campagne cotonnière 2023-2024, a-t-on appris de source officielle.
Faisant le bilan de la campagne cotonnière, le gouvernement burkinabè a expliqué mercredi soir en Conseil des ministres que la production nationale de coton graine au Burkina Faso est estimée à 405 790 tonnes au titre de la campagne 2022-2023, contre 520 934 tonnes de la campagne précédente, soit un recul d’environ 22% en dépit d’une augmentation des superficies de 4% au plan national.
La même source a souligné que la campagne cotonnière 2022-2023 a été marquée par une flambée exceptionnelle des prix des engrais sur le marché du fret maritime et l’indisponibilité des stocks d’engrais, et que l’Etat avait consenti des efforts financiers exceptionnels de 72,8 milliards F CFA (115 millions de dollars) pour rendre accessibles les prix de cession des intrants agricoles aux producteurs de coton.
Malgré cette subvention, le rendement moyen au champ a connu une régression de 25% et s’établit à 650 kg/ha.
Au titre des projections de la prochaine campagne cotonnière 2023-2024, pour le coton conventionnel, les prix d’achat planchers du kilogramme aux producteurs sont fixés à 325 F CFA (0,59 dollars) pour le 1er choix et à 300 F CFA (0,50 dollars) pour le 2ème choix, soit une hausse de 25 F CFA/kg par rapport à la campagne écoulée.
Les superficies à emblaver attendues sont évaluées à 740 000 hectares, pour une production prévisionnelle de 646 500 tonnes de coton graine.
Confrontés à la baisse de leurs revenus, plusieurs milliers de producteurs burkinabè de coton avaient commencé à abandonner la filière depuis 2006.
La culture du coton qui faisait vivre de milliers de personnes a également pris un coup dur à cause de la dégradation de la situation sécuritaire qui a contraint plusieurs agriculteurs à abandonner leurs champs.
Depuis 2009, l’or est devenu le premier produit d’exportation du pays déclassant le coton et le pays a même perdu depuis lors, sa première place de producteur de coton en Afrique.