La compagnie aérienne Air France a prolongé "jusqu'au 18 août inclus" la suspension de ses vols de et vers Bamako et Ouagadougou", à la suite du coup d'Etat au Niger.
Le transporteur avait annoncé lundi une suspension de ses vols à destination de ces deux capitales jusqu'à vendredi inclus, peu après la fermeture de l'espace aérien du Niger voisin.
Les vols depuis et vers le Niger sont quant à eux toujours suspendus "jusqu’à nouvel ordre" en raison de la fermeture de l’espace aérien nigérien décidée par les autorités du CNSP (conseil national pour la sauvegarde de la patrie).
Des temps de vols plus longs, sont toujours à prévoir pour les liaisons avec l’Afrique subsaharienne, avec des augmentations de l’ordre de 15 minutes à 2 heures.
En parallèle de cette annonce, la presse malienne indique que l’agence nationale de l’aviation civile malienne a décidé d’annuler l’autorisation d'exploitation de vols du programme "saison Eté 2023" d’Air France et prévient la compagnie que ses créneaux pourraient être accordés à une autre compagnie qui le solliciterait.
Désgréments aux passagers
Dans un courrier très partagé sur les réseaux sociaux et consulté par Anadolu, l’aviation civile fustige la décision de suspension de vols annoncée par Air France "sans notification préalable aux Autorités maliennes tout en provoquant un désagrément aux passagers".
Selon les autorités maliennes, cette décision "constitue un manquement notoire vis-à-vis de l'Autorité de l'aviation civile conformément aux dispositions des autorisations d'exploitation de vols délivrées aux compagnies aériennes en début de chaque saison IATA qui indiquent clairement de notifier toute modification au moins soixante-douze heures avant l'opération".
Ce bras de fer s’inscrit dans un contexte accru de tensions entre Paris et Bamako. Les deux pays ont suspendu la délivrance de leurs visas respectifs sur fond de crise diplomatique en lien avec les événements au Niger alors que la France a classé le Mali en zone rouge.
Regain des tensions
À noter que le contexte nigérien dans lequel les putschistes du CNSP (conseil national pour la sauvegarde de la patrie) sont largement soutenus par le Mali et le Burkina Faso, est à l’origine d’un regain des tensions diplomatiques déjà très fortes avec Paris.
La fermeture de l'espace aérien nigérien contraint les compagnies à effectuer de larges détours pour rallier l'Europe, allongeant les temps de vols.
Cette perturbation s'ajoute à une zone de l'espace aérien africain déjà confrontée à des perturbations géopolitiques, notamment en Libye et au Soudan. Certains vols devant faire des détours pouvant aller jusqu'à 1,000 kilomètres (620 miles).
Air France dit être "en lien avec les autorités françaises" pour suivre "en permanence l'évolution de la situation géopolitique des territoires desservis et survolés par ses appareils" et rappelle que la sécurité de ses clients et de ses équipages est sa priorité absolue".