Les États-Unis d’Amérique travaillent au rétablissement de la confiance entre la RDC et le Rwanda, deux pays de la région des Grands lacs, dont les relations n’ont cessé de se détériorer au cours des derniers mois, a rapporté la radio de l’ONU en RDC, Radio Okapi.
C’est ce qu’a déclaré l’ambassadrice des États-Unis en RDC, Lacy Tamlyn, vendredi 23 février, au terme de son séjour de 72 heures à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, précise le même média.
La diplomate américaine a également fait savoir que dans le cadre de la pression sur le Rwanda pour le contraindre à mettre fin à son appui aux rebelles du M23 dans la guerre en RDC, les États-Unis ont arrêté leur coopération militaire avec le pays de Paul Kagame, souligne la même source.
Elle affirme aussi que Washington œuvre pour le rapprochement entre Kinshasa et Kigali.
"Nous avons arrêté l’assistance militaire au Rwanda. Les États-Unis ne soutiennent pas l’armée rwandaise, nous ne lui fournissons pas d’armes ni d’équipements", a-t-elle encore souligné.
De nouvelles flambées de violence, notamment à l’est du pays, obligent les populations affectées à des déplacements répétés.
Depuis plusieurs jours, les combats entre le M23 ("Mouvement du 23 mars"), et les forces gouvernementales congolaises se sont intensifiés au niveau de Sake, localité située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la capitale provinciale, Goma.
Le M23 est une rébellion majoritairement tutsie qui a repris les armes fin 2021 après plusieurs années de sommeil et s'est emparée depuis de vastes pans du Nord-Kivu.
La République démocratique du Congo accuse le Rwanda et ses "supplétifs" du M23 de vouloir faire main basse sur les minerais de l'est congolais.
Kigali a constamment rejeté ses allégations. Le M23 affirme pour sa part défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des "terroristes".
La RDC compte actuellement 6.7 millions de personnes déplacées internes, dans un contexte auquel le pays fait face par ailleurs à de graves inondations et à une recrudescence d’épidémies de rougeole et de choléra, qui ont exacerbé la vulnérabilité des populations meurtries par plus de trois décennies de conflits armés.
"Nous travaillons aussi avec la RDC pour rétablir la confiance", conclut l’ambassadeur des États-Unis en RDC.