Le Président congolais Félix Tshisekedi, médiateur désigné par la Communauté économique des États d’Afrique centrale pour la crise tchadienne a obtenu un "accord de principe" pour le retour à N’Djamena de l’opposant Succès Masra, visé par un mandat d’arrêt international et qui vit en exil depuis plus d’un an.
Le gouvernement tchadien représenté par ses ministres de la Réconciliation nationale Abderaman Koulamallah et de la Communication Aziz Mahamat Saleh, a conclu l’accord avec Succès Masra, président du parti "Les transformateurs" en présence du président Tshisekedi à la cité de l’Union africaine de Kinshasa, résidence présidentielle.
L’acte a été posé en présence d'une importante délégation ministérielle congolaise, dirigée par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde.
"Cet accord ne remet pas en cause son droit constitutionnel à exercer librement ses activités d’homme politique. Nous souhaitons bon retour à monsieur Masra", a déclaré Abderaman Koulamallah interrogé par les médias dont Anadolu à la fin de la cérémonie.
Sur la question du mandat d’arrêt émis, "il y a la question du mandat d’arrêt, c’est la justice qui l’a lancé. Nous ferons en sorte en tout cas pour que monsieur Masra recouvre l’entièreté de ses possibilités", a-t-il assuré.
Succès Masra avait fui le pays à la suite de la sanglante répression de la manifestation contre le pouvoir de transition du 20 octobre 2022.
Il est recherché pour "tentative d’atteinte à l’ordre constitutionnel, incitation à la haine et à un soulèvement insurrectionnel", selon ce mandat émis en mai dernier par la justice tchadienne et transmis à Interpol.
Masra avait quitté clandestinement le Tchad une dizaine de jours après la répression qui a fait entre 75 et plus de 200 morts, selon des sources divergentes.
Le chef du parti "Les Transformateurs", devait rentrer au pays le 18 octobre, mais il avait reporté le déplacement sur les conseils du président Tshisékédi.
Le gouvernement de transition avait ordonné aux compagnies aériennes de ne pas rapatrier l'opposant, qualifié de "l’un des plus farouches".
"En plus de consacrer mon retour et me permettre d’exercer librement mes activités d’opposant, cet accord permettra d’ici là, à ce que nous puissions avancer sur le chemin de tout ce qui permettra l’amnistie, de panser les plaies", a déclaré l’opposant en réponse à une question d’Anadolu.
"Dès demain matin, il est possible de repartir chez soi au Tchad d’une certaine manière. Donc, ce n’est qu’une question de jours et d'heures", a affirmé Succès Masra tout en évitant de se prononcer sur les conditions de son retour et les concessions faites à ce propos.