Par Kudra Maliro
"Je me sens fort de briguer un nouveau mandat et continuer le travail entamé" a déclaré le président Félix Tshisekedi lors d’un point de presse avec les journalistes à New York aux États-Unis.
Arrivé au pouvoir le 24 janvier 2019 après plus de 18 ans de règne de l’ancien président Joseph Kabila que l’opposition lui accuse d’avoir volé les élections.
Ce scrutin présidentiel du 30 décembre dernier avait marqué la première transition pacifique du pouvoir depuis l'indépendance de l'ancien Congo belge en 1960, Joseph Kabila, après deux ans d'incertitude, ayant finalement décidé de ne pas se représenter en application des dispositions sur la limitation des mandats présidentiels.
"Il n’y a jamais eu d’arrangements frauduleux entre mon prédécesseur (Joseph Kabila) et le vainqueur de ces élections, que je fus", a ajouté le président Tshisekedi.
Le président Tshisekedi se dit satisfait "du bilan de mon action à la tête de la RDC".
L’opposition avait estimé qu’il n’était pas question d’organiser un scrutin le 20 décembre prochain sans la participation des électeurs des territoires de Rutshuru, Masisi et Kwamouth.
Dans une correspondance adressée au conseil de sécurité des Nations-Unies le 18 septembre en cours, l'opposant Corneille Nangaa a dénoncé ce qu'il qualifie "d'un processus électoral vicié et corrompu". L'ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI, devenu désormais président du Parti "Action pour la dignité du Congo et de son Peuple" (ADCP) estime que tout a déjà été organisé pour offrir à Félix Tshisekedi un second mandant.
Plusieurs agglomérations des provinces du Nord-Kivu et Ituri n'ont pas été enrôlées à ces échéances. L'occupation par les groupes armés locaux et étrangers n'ont pas permis aux agents de la centrale électorale d'enrôler environ 2 millions des adultes, affirment des sources indépendantes.
Cette situation inquiète la société civile locale. Celle-ci craint que leur exclusion du processus électoral facilite "la balkanisation de cette partie du pays actuellement occupé par plusieurs armées étrangères dont la Force de la communauté de l'Afrique de l'Est(EAC) et des mercenaires étrangers".
Par ailleurs, les défis financiers persistent. CENI estime en effet qu'elle a besoin de plus de 500 millions de dollars pour mener à bien le scrutin. Or, jusqu'à présent, seuls 100 millions de dollars sont sur le point d’être débloqués.
Aimé Mukanda Mbusa, l'un des notables de Rutshuru croit en la bonne volonté de la CENI. "En un mot, nous supplions la CENI de réceptionner les dossiers des candidats de Rutshuru et Masisi à Goma, et si possible enrôler les Congolais de Rutshuru qui sont dans la zone non occupée par les rebelles du M23".