La Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (HAAC) du Togo a levé la mesure de suspension des accréditations pour la presse étrangère, selon un communiqué publié vendredi soir.
L'instance togolaise avait suspendu provisoirement le 15 avril, la délivrance de ces accréditations, à quelques jours des élections législatives et régionales du 29 avril.
L'institution de régulation avait justifié cette décision par "des manquements graves constatés dans la couverture de l'actualité politique sur le Togo par RFI et France 24 ces derniers temps", et par "des problèmes liés à l'envoyé spécial Thomas Dietrich (...) dans le cadre de la délivrance des accréditations".
Le journaliste français Thomas Dietrich, connu pour ses critiques envers le pouvoir, avait été expulsé mi-avril peu après son entrée au Togo.
"La suspension de l'accréditation des organes de presse étrangers pour la couverture de l'actualité et des manifestations au Togo est levée à compter du mercredi 26 juin 2024", souligne la HAAC.
L'accréditation, poursuit le communiqué, "est accordée à l'organe de presse qui désigne un journaliste professionnel ou un technicien des médias pour assurer la mission pour laquelle elle a été demandée, en qualité d'envoyé spécial".
"Sa validité couvre la période de déroulement de la manifestation et la demande d'accréditation est adressée au président de la HAAC au moins 15 jours avant le déroulement de la manifestation sauf cas d'urgence", précise le texte.
Au lendemain de la mesure de suspension de ces accréditations, Reporters sans frontières avait dénoncé une "violation flagrante de la liberté d'informer" et invité les autorités togolaises "à y mettre un terme immédiatement".
Les élections du 29 avril ont donné une écrasante majorité au parti présidentiel, l'Union pour la République (Unir). Cent-huit sièges de députés reviennent à l'Unir et cinq sièges ont été remportés par différents partis d'opposition.
L'adoption le 19 avril d'une nouvelle constitution fait passer le Togo d'un régime présidentiel à un régime parlementaire. Le pouvoir résidera désormais entre les mains d'un Président du Conseil des ministres, lequel sera automatiquement le chef du parti majoritaire à l'Assemblée nationale.
Ce qui est le cas de Faure Gnassingbé, président de l'Unir, et chef de l'Etat depuis 2005 après avoir succédé à son père resté près de 38 ans aux commandes du pays.