La chanteuse nigériane Tems, lauréate d'un Grammy, a annoncé jeudi qu'elle annulait un concert prévu à Kigali en raison du conflit qui sévit dans l'est de la République démocratique du Congo.
Cette annonce intervient alors que la communauté internationale condamne le soutien présumé du Rwanda au groupe M23, qui a pris le contrôle cette semaine de la ville de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, riche en minerais.
Tems, dont le vrai nom est Temilade Openiyi, a révélé dans un post sur X qu'elle annulait un concert au BK Arena dans la capitale rwandaise le 22 mars.
"J'ai récemment fait la promotion de mon spectacle au Rwanda sans me rendre compte qu'il y a un conflit permanent entre le Rwanda et la République démocratique du Congo", a-t-elle écrit.
Le M23 promet de poursuivre sa marche
"Je n'ai jamais eu l'intention d'être insensible aux problèmes du monde réel et je m'excuse sincèrement si cela a été perçu comme tel", a déclaré Tems, qui a remporté un Grammy en 2023".
"Je n'avais tout simplement aucune idée de ce qui se passait. Je suis de tout cœur avec les personnes touchées".
Le message a été posté quelques heures après que les dirigeants du M23 ont promis de "poursuivre la marche de libération jusqu'au bout".
Le gouvernement britannique a déclaré jeudi qu'il envisageait de revoir l'aide britannique au Rwanda en raison de son implication présumée dans la crise.
Contrôle de facto
La République démocratique du Congo a accusé le Rwanda de mener une offensive pour profiter des richesses minières de la région.
Un rapport d'experts de l'ONU, publié en juillet, a confirmé ces affirmations, constatant que le Rwanda dispose de milliers de soldats dans l'est de la République démocratique du Congo et qu'il exerce un "contrôle de facto" sur le M23.
Le Rwanda a nié ces accusations.
Le président Paul Kagame n'a jamais admis son implication militaire, mais a maintenu que les combats ne pouvaient cesser tant qu'un groupe armé basé en RDC, les FDLR, créé par d'anciens dirigeants hutus qui ont massacré les Tutsis pendant le génocide rwandais de 1994, n'aurait pas été éliminé.